L’infection à SARS-CoV-2 se manifeste le plus souvent par des signes respiratoires qui vont de la simple rhinite à la pneumopathie létale. Les manifestations du Covid-19 peuvent également concerner d’autres organes, et notamment la peau.
Les signes dermatologiques comme pulmonaires diffèrent chez l’enfant et chez l’adulte. Les manifestations rapportées sont très variées. Deux principales sont développées ici : les lésions de type engelures et les PIMS-TS (pediatric inflammatory multisystem syndrome temporally associated with SARS-CoV-2). D’autres ont été décrites chez l’enfant, notamment la survenue d’une urticaire, d’un érythème polymorphe ou encore d’un exanthème vésiculeux.
Les engelures sont des lésions acrales survenant principalement chez les jeunes filles et déclenchées par le froid et l’humidité. Elles prennent la forme de macules érythémateuses, œdémateuses, parfois nodulaires ou ulcérées des doigts et des orteils (figure). Ces lésions sont souvent douloureuses et prurigineuses. L’évolution est spontanément favorable, mais les résurgences sont fréquentes. Les pseudo-engelures décrites au cours du Covid-19 se distinguent des engelures classiques par plusieurs caractéristiques : elles touchent les filles et les garçons en proportion égale, aucun facteur déclenchant climatique n’en est responsable, et les lésions sont étendues, intéressant majoritairement les pieds, les mains et parfois jusqu’au tiers distal des jambes. Elles se présentent sous la forme d’un œdème érythémato-violacé des doigts ou des orteils, de macules purpuriques ou de lésions vésiculo-bulleuses. Elles concernent les enfants classiquement à partir de l’âge de 10 ans dans un contexte de contage au virus. Les prélèvements par PCR et sérologies sont presque toujours négatifs. L’évolution de ces pseudo-engelures est spontanément favorable en quelques jours à quelques semaines. L’hypothèse physiopathologique est celle d’une réponse interféron excessive déclenchée par le contact avec le virus.
Le PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique, ou syndrome Kawasaki-like) désigne une vascularite associée à des manifestations multisystémiques et regroupe des formes complètes de syndrome de Kawasaki et des formes incomplètes. En comparaison avec la maladie de Kawasaki, les enfants atteints de PIMS ont une sur-représentation de symptômes gastro-intestinaux (diarrhée principalement), d’états de choc et d’atteintes myocardiques. Les manifestations cutanéo-muqueuses sont similaires à celles de la maladie de Kawasaki et sont majoritairement non spécifiques : conjonctivite, exanthème, desquamation du siège et atteinte acrale (érythème, induration). Les explorations complémentaires objectivent un syndrome inflammatoire biologique ainsi qu’une atteinte cardiaque variable mais principalement myocardique et coronarienne. La prise en charge inclut une admission en unité de soins intensifs, un remplissage vasculaire, l’administration d’amines vasopressives dans certains cas, l’aspirine et les immunoglobulines.