La prise en charge du cancer colorectal (CCR) repose largement sur la classification TNM (tumeur, ganglion [node], métastase). Mais afin d’améliorer sa précision d’un point de vue pronostique, il est essentiel d’identifier de nouveaux marqueurs histopronostiques qui permettent d’adapter au mieux le choix du type de traitement adjuvant et sa durée chez les malades atteints de CCR avec métastases ganglionnaires et plus particulièrement dépôts tumoraux ou bourgeonnement tumoral.Dans le cancer colorectal métastatique (CCRm), la caractérisation moléculaire de la tumeur est également devenue un critère déterminant dans le choix de la stratégie thérapeutique. Parmi ces biomarqueurs, le phénotype « deficient mismatch repair/microsatellite unstable » (dMMR/MSI) observé dans environ 4 à 5 % des CCRm, est apparu comme un biomarqueur prédictif majeur de l’efficacité des immunothérapies, en particulier des molécules anti-PD- 1.L’analyse histologique d’un CCR nécessite de définir un grand nombre de facteurs histopronostiques. À côté des techniques de référence que sont l’immunohistochimie et la biologie moléculaire commencent à émerger d’autres techniques, telles que le « next-generation sequencing » (NGS), les algorithmes d’intelligence artificielle, ainsi que l’ADN tumoral circulant, qui nécessitent d’être comparées aux techniques de référence avant de pouvoir être utilisées en routine.
Magali Svrcek, service d’anatomie et cytologie pathologiques, hôpital Saint-Antoine, AP-HP, Sorbonne Université, Paris, France
13 juin 2023