Dans ce numéro de La Revue du Praticien-Médecine générale est publié un dossier spécifiquement destiné aux médecins de premier recours sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez l’enfant et l’adolescent. Ce texte, rédigé à quatre mains par une équipe de l’université de Montpellier, le Dr Marie Nirdé, médecin généraliste libérale et maître de stage, et le Pr Diane Purper-Ouakil, professeur de pédopsychiatrie, est un modèle de pédagogie. Les médecins de l’enfant (généraliste, pédiatre, médecin de PMI…) y trouveront les informations pratiques et nécessaires pour une prise en charge optimale des enfants avec un TDAH.
Le dossier s’articule en trois chapitres : « le repérage, « l’orientation, « la coordination ».
C’est en effet au médecin traitant qu’incombe la responsabilité d’engager le parcours diagnostique initial devant des plaintes qui peuvent être multiples. Ce parcours devrait se trouver simplifié par le développement des consultations infirmières et par la création de nouvelles cotations des actes pédiatriques en médecine générale.
Le diagnostic de TDAH évoqué, il appartient au praticien d’orienter le jeune patient vers un collègue de deuxième recours. Les auteures présentent les réseaux de soins adaptés à la prise en charge de ces enfants. Au terme de l’évaluation diagnostique et fonctionnelle, un projet thérapeutique est proposé, la prescription de méthylphénidate étant réservée aux formes sévères.
Le dernier chapitre, sous-titré « Conseiller et continuer à suivre le patient et sa famille », fourmille de détails pratiques : surveillance du traitement médicamenteux, aménagements scolaires, demande d’ouverture de droits à la maison de l’autonomie, etc.
Les auteures ne concluent pas par des recommandations mais valorisent plutôt les missions dévolues au « médecin de famille », par exemple orienter pour trouver du soutien : « Il est essentiel de pouvoir mettre en lien les familles avec les ressources présentes sur le territoire : groupes de guidance et associations. [...] Une bonne connaissance du réseau permet aussi d’orienter les membres de la famille, pour eux-mêmes, de façon pertinente, vers un CMP, un CMPP, une PCO ou une consultation hospitalière.»
L’intérêt de ce dossier pour les lecteurs de La Revue du Praticien-Médecine générale réside enfin dans les tableaux qui accompagnent le texte : cotations pédiatriques en médecine générale et nouveautés, liste des plateformes de coordination et d’orientation, présentation des différentes formes du méthylphénidate en France. L’encadré « Que dire à vos patients ? » est également riche en informations : sitesinternet, ouvrages à conseiller aux familles.
Ce dossier, par la qualité des informations qu’il apporte, et par son illustration de la nécessaire collaboration exemplaire entre médecine générale et médecine hospitalo-universitaire, devrait constituer une référence pour tous les praticiens de premier recours amenés à accompagner ces enfants tout au long de leur développement.