L’évolution rapide et constante des médias numériques constitue, elle aussi, un enjeu. Comment évaluer et suivre les risques qu’ils représentent mais aussi leurs potentiels bénéfices ?
Une meilleure connaissance des médias sociaux et des conséquences possibles de leur usage revêt une importance majeure pour les professionnels de santé prenant en charge les adolescents, afin de mieux détecter les utilisations à risque ou problématiques et, le cas échéant, fournir des conseils adaptés.
De quoi parle-t-on ?
Qu’est-ce qu’un média social ?
On distingue le média social du réseau social.
Sur le plan sémantique, un réseau social constitue une catégorie des médias sociaux, son but étant avant tout de mettre en relation les personnes qui y sont inscrites (par exemple, Facebook et LinkedIn) : il fait principalement allusion aux interconnexions entre individus.
La définition du média social a connu une évolution : la première appellation formelle date de 1996 (ce sont les computer-supported social networks, ou réseaux sociaux assistés par ordinateur), avant l’apparition, deux ans plus tard, du terme social media. Deux périodes sont identifiées au cours du changement de cette définition : avant 2010, les médias sociaux étaient vus comme un moyen de connecter entre elles les personnes ayant les mêmes centres d’intérêt ; depuis 2010, ils sont davantage décrits comme des outils permettant le partage de contenu généré par leurs utilisateurs (événements de vie importants, publication de photos, etc.) [
Médias sociaux en chiffres
92 % des foyers français bénéficient actuellement d’une connexion à internet et, en moyenne, chaque foyer possède 6,5 écrans. Au cours des dix dernières années, ce nombre a doublé ; le temps passé sur internet, lui, a été multiplié par 4.
On estime que 57 % de la population mondiale utilise les réseaux sociaux (4,48 milliards d’utilisateurs), avec 520 millions de nouveaux utilisateurs en un an (+ 13 %). En 2021, le temps quotidien moyen passé sur internet des 16-64 ans aurait été de 6 heures 55, dont 2 heures 24 sur les médias sociaux.5
Aujourd’hui, 87 % des jeunes Français de 13 à 19 ans sont inscrits sur les réseaux sociaux et y consacrent plus de temps quotidien (2 heures 12) que l’ensemble des Français (45 minutes). Ces mêmes jeunes consultent en moyenne 3,9 réseaux sociaux ou messageries différents chaque jour (contre 2,7 pour l’ensemble des Français). Le téléphone mobile est devenu peu à peu le premier, puis l’unique écran de connexion, notamment chez les plus jeunes : les 15-24 ans l’utilisent pour trois quarts de leur navigation quotidienne.6
Selon une enquête de Génération numérique menée en 2020 et portant sur les pratiques numériques des jeunes de 11 à 18 ans, les médias sociaux les plus utilisés par les adolescents sont Instagram, Snapchat et YouTube (
Chez les jeunes de 15-24 ans, le top 5 des réseaux sociaux et messageries comprend, dans l’ordre décroissant : Snapchat, Instagram, TikTok, Facebook, Twitter.
Pour les 25-49 ans, Facebook tient la tête de liste, suivi par Whatsapp, Snapchat, Messenger et Instagram.6
Activités principales sur les médias sociaux
Problèmes rencontrés selon les jeunes
Adolescence et influence des pairs
Tout au long de cette période, la cognition sociale se développe, les régions sous-corticales associées au traitement des émotions et de la récompense se réorganisent et connaissent des changements considérables. Les capacités de contrôle cognitif connaissent également une maturation, aboutissant progressivement à une meilleure régulation émotionnelle et comportementale. En effet, le cortex préfrontal de l’adolescent (siège des fonctions exécutives, impliquant le jugement, la prise de décision et la résolution de problème) n’atteint sa maturité que vers l’âge de 25 ans. En parallèle au développement de ces capacités, la résistance à l’influence des pairs augmente.10
Les adolescents ont tendance à se mettre davantage en danger que les enfants ou les adultes (prises de drogues, activité sexuelle à risque, crimes violents ou non violents, conduite dangereuse...).11
Les adolescents recherchent la compagnie et l’approbation de leurs pairs et passent davantage de temps entre eux. Les capacités de résistance à l’influence des pairs seraient moindres à l’adolescence qu’à l’âge adulte, cette influence constituant un facteur conséquent pour les comportements à risque.12
Le besoin d’approbation et d’appartenance au groupe de pairs virtuel est tout aussi important.
Sherman et al. suggèrent, par une étude d’imageries par résonance magnétique (IRM) fonctionnelles, que les photos qui possèdent le plus de « likes » sur Instagram seraient plus susceptibles d’être « likées » par l’adolescent, et autant les photos « neutres » que celles représentant des conduites à risque (alcool, tabac...). La visualisation de photos ayant davantage de « likes » est associée à une activité plus importante dans les régions neuronales impliquées dans le système de récompense, la cognition sociale, l’imitation et l’attention. L’activation des régions du réseau de contrôle cognitif diminue lors de la visualisation d’images de conduites à risque.13
Médias sociaux et santé mentale
Les risques et bénéfices potentiels des médias sur le fonctionnement psychologique et le développement existent pour tous les adolescents. Toutefois, il semblerait que les jeunes soumis à des problématiques de santé mentale y soient particulièrement vulnérables.15
Le point de vue des adolescents
Concernant les effets des médias sociaux dans leur vie, 31 % estiment qu’ils ont une majorité d’effets positifs et 24 % une majorité d’effets négatifs. Pour 45 %, les effets globaux restent neutres (
Les médias sociaux n’ont pas tous les mêmes effets.16 YouTube aurait un impact négatif particulièrement important sur le sommeil ; Twitter est surtout associé à des effets négatifs sur le sommeil, au harcèlement et à la peur de rater quelque chose (fear of missing out [FOMO]) ; Facebook est également associé par les jeunes à des difficultés de sommeil, et à des préoccupations sur l’apparence corporelle, de harcèlement et de FOMO à une intensité plus élevée ; Snapchat serait particulièrement associé au FOMO et aux troubles du sommeil, ainsi qu’au harcèlement ; selon les adolescents, les impacts principaux d’Instagram sont les préoccupations sur l’image corporelle, le sommeil, le FOMO et le harcèlement.
Risques encourus
Comportements à risque
Les comportements à risque seraient en lien avec une exposition à un contenu nocif, inapproprié, d’images, de vidéos ou de textes partageant des expériences ou allusions à un usage de substance, à des comportements sexuels à risque, ou encore à des comportements violents.18Sexting
Le « sexting », aussi appelé textopornographie ou sextage, correspond à des messages, textes, photos ou vidéos à caractère sexuellement explicite et suggestif envoyés ou reçus par le biais des nouvelles technologies. Les risques potentiels de cette pratique sont liés à celui de la diffusion publique des images ou du message sans le consentement de la personne, particulièrement après un conflit ou une rupture avec le partenaire amoureux, pouvant avoir des conséquences négatives telles que le harcèlement en ligne.19Cyberharcèlement
Le cyberharcèlement désigne le harcèlement par le biais de contenu électronique : il est défini comme « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ». Il se manifeste via les téléphones portables, messageries instantanées, forums, chats, jeux en ligne, courriers électroniques, réseaux sociaux, sites de partage de photographies, etc. C’est à travers les médias sociaux qu’il est le plus fréquent. Ainsi, à l’échelle mondiale, un parent sur cinq rapporte que son enfant a déjà été victime de cyberharcèlement.20 Celui-ci peut prendre des formes variées : insultes, moqueries, menaces, propagation de rumeurs ; usurpation d’une identité digitale et piratage de compte en ligne ; création d’un groupe, page, discussion à l’encontre d’une personne ; publication d’une photo ou d’une vidéo d’une personne en mauvaise posture, etc.21Dépression liée à Facebook
Un autre phénomène a été décrit par les chercheurs : la dépression liée à Facebook, ou « Facebook depression », définie comme l’apparition de symptômes dépressifs dans les suites d’un temps important passé sur les plateformes de médias sociaux comme Facebook.22« Peur de rater quelque chose »
Le terme FOMO, ou « fear of missing out », est un processus psychologique lié à l’exposition au flux ininterrompu d’informations sur les médias sociaux, défini par la peur constante de manquer une nouvelle importante ou un événement considéré comme une expérience gratifiante, la récompense pouvant être une occasion d’interagir socialement. Les individus sujets à cette appréhension auraient un besoin de rester continuellement au courant des activités des autres sur les médias sociaux.Une étude transversale menée auprès de 2 663 étudiants flamands a suggéré que le FOMO serait un prédicteur positif de la fréquence de l’utilisation des médias sociaux et du nombre de plateformes utilisées.23
Influence de la publicité
Les médias sociaux sont aussi une source d’exposition excessive à des contenus publicitaires : fenêtres pop-up et bannières, interruptions de vidéos en cours de lecture, publications sponsorisées, publicité cachée24 influençant les tendances de consommation chez les utilisateurs de toutes générations et incitant à la consommation.Sommeil, anxiété sociale et impact sur la vie quotidienne
Uhls et al. (2016) rapportent des effets négatifs sur le sommeil mais aussi sur la dépression et l’anxiété sociale.25 Le partage à outrance d’informations personnelles et les problèmes de confidentialité avec la collecte de données personnelles des usagers des médias, et l’interférence que peut créer leur utilisation avec la vie familiale, sociale et les activités scolaires sont aussi constatés.Estime de soi et image corporelle
Beaucoup d’études se sont intéressées à la relation entre bien-être, estime de soi et utilisation des médias sociaux. Dès 2006, une étude allemande impliquant 881 jeunes avait suggéré qu’obtenir un feedback négatif sur un profil créé sur un réseau social aurait tendance à diminuer l’estime de soi et le bien-être.26Un essai contrôlé randomisé chez une population d’étudiants à l’université a suggéré que l’estime de soi ressentie était plus importante lorsque les étudiants mettaient à jour leur profil Facebook ou regardaient leur profil sur Facebook que s’ils se regardaient dans un miroir. En effet, il est très simple de sélectionner ce qu’on souhaite faire apparaître sur son profil personnel pour se mettre en valeur.
Les causes des troubles du comportement alimentaire combinent facteurs biologiques, psychologiques, interpersonnels dont les facteurs familiaux, et environnementaux.27 Depuis plusieurs années, l’exposition à l’idéal de minceur véhiculé par les médias traditionnels (magazines de mode, télévision...) a été associée à la présence de préoccupations relatives à l’image corporelle.28
Or les médias sociaux actuels reprennent les caractéristiques des médias traditionnels et facilitent en parallèle les interactions entre pairs.
Une étude a montré qu’un tiers des vidéos sur le thème de l’anorexie mentale présentes sur YouTube véhiculent des messages « pro-anorexie » ; ces contenus ont aussi plus de chance d’être mieux notés par les utilisateurs que les vidéos ayant pour but de fournir des informations adaptées sur l’anorexie (risques pour la santé, etc.).29 Fardouly et Vartanian (2014) suggèrent l’existence d’une relation positive entre l’usage de Facebook et des préoccupations liées à l’image corporelle, qui serait liée au fait de se comparer aux autres.30 De même, Smith et al. (2013) constatent qu’un usage inadapté de Facebook chez des collégiennes (à travers le fait de se comparer aux autres) est associé à un risque augmenté de troubles du comportement alimentaire et d’insatisfaction corporelle.30
Une étude transversale sur une population de 1 765 adultes âgés de 19 à 32 ans a observé que les participants les plus consommateurs de médias sociaux ont significativement plus de risque d’avoir des problèmes en lien avec l’alimentation.31
Bénéfices potentiels
Ils peuvent consolider certaines activités et renforcer les relations dans la vie réelle, entre les membres d’une famille et les amis, permettant de partager entre proches des événements de leur vie, de mieux comprendre ses amis et se sentir davantage connecté avec eux.
Ils augmentent aussi les opportunités de se confier et d’obtenir du soutien. Les jeunes peuvent y chercher un accompagnement social avec l’aide de la communauté, d’amis éloignés géographiquement, de plateformes d’aide ; ils peuvent y trouver une approbation sociale et développer de nouvelles amitiés.25, 32
Usages pathologiques des nouvelles technologiques : les classifications internationales
L’usage pathologique des jeux vidéo, très étudié, est le premier à apparaître dans les classifications internationales telles que la 5e version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) et la 11e version de la Classification internationale des maladies de l’Organisation mondiale de la santé (CIM-11).
Dans le but de décrire les différentes manifestations d’une utilisation problématique des médias, le terme de « problematic interactive media use » (PIMU) a été proposé par Michael Rich, pédiatre.37, 38 Pour lui, l’usage problématique des médias interactifs est caractérisé par une utilisation compulsive, une tolérance augmentée et des réactions négatives lors d’une restriction forcée de l’usage de ces médias, avec une altération du fonctionnement de l’individu. L’impact fonctionnel du PIMU peut se manifester, comme tout trouble psychiatrique, dans différents domaines de la vie : échec scolaire, isolement social, troubles du comportement, conflits familiaux, problèmes de santé physique et mentale.
Le terme d’addiction n’a pas été appliqué à cette définition, parce qu’il n’est pas complètement approprié, et du fait de la stigmatisation qu’il pourrait engendrer.
Cette définition tend à englober différents domaines et appareils du numérique.
En se fondant sur la pratique clinique, les auteurs ont établi quatre sous-types de PIMU :
– usage excessif de jeu vidéo sur un ordinateur, une console ou un appareil mobile (par exemple, le fait de jouer pendant des heures et ne prendre une pause que si l’on y est forcé) ;
– utilisation des médias sociaux en premier recours pour échanger avec les autres au lieu de communiquer en personne, et interactions compulsives en ligne ;
– visualisation de contenu pornographique et satisfaction des besoins sexuels via la pornographie ;
– consommation massive d’informations par des activités en ligne, la navigation sur internet, la visualisation de vidéos à la chaîne, et ce à la place d’autres activités.
Le PIMU ne constitue pas, pour le moment, un diagnostic tel que ceux définis dans le DSM-5 ou la CIM-11 ; pour cette raison, il n’existe pas, à ce jour, d’intervention thérapeutique standardisée visant les comportements problématiques relevant d’un PIMU.
L’interaction entre environnement, vulnérabilité personnelle et éventuelles comorbidités psychiatriques est à prendre en compte pour la prise en charge. Les auteurs suggèrent l’utilité d’envisager les symptômes de PIMU comme des symptômes appartenant à des troubles psychiatriques comorbides et se manifestant dans le monde numérique.
Comment repérer un usage problématique ?
Une possibilité est d’intégrer une partie « antécédents technologiques » à l’évaluation psychiatrique.39 Au sein d’une trame détaillée d’entretien, quelques domaines pertinents sont ainsi explorés : moyens d’accès aux médias, type de contenu consommé et créé, effets relatifs positifs et négatifs sur la santé mentale (
Le questionnaire HEADSSS peut également être utilisé ; il constitue le standard actuel de dépistage de difficultés psychologiques chez l’adolescent. L’acronyme permet au praticien de garder en tête les questions principales : la vie à la maison (home life), l’éducation, les activités, les drogues, l’activité sexuelle, la sécurité, la santé mentale. Récemment, une section dédiée aux médias sociaux et à leurs effets spécifiques40 a été ajoutée à l’acronyme avec un 4e « S » ; le HEADS4 est réalisé habituellement en l’absence du parent ou du responsable légal (
Une prise en charge familiale
Le plan média familial constitue un contrat entre les parents et les enfants sur le temps, les lieux, les plateformes et appareils autorisés pour l’usage des médias.41,42 Il vise à soutenir la parentalité, encourager les adolescents à surveiller eux-mêmes leurs habitudes quotidiennes et à mettre en place des objectifs réalisables à réévaluer lors d’entretiens ultérieurs.
En cas de résistance de la part de l’adolescent, il est conseillé au praticien de continuer à encourager des pratiques saines sur les médias sociaux à chaque visite.
Si des problématiques de santé mentale sont mises en évidence, résultant ou contribuant aux difficultés liées à l’usage des médias, un adressage vers une prise en charge spécialisée est conseillé.
Plusieurs organismes ont rédigé des recommandations destinées aux soignants et aux parents d’enfants et d’adolescents (
De nombreux sites internet mettent à disposition des articles et outils sur l’utilisation des médias sociaux par les jeunes. Ils permettent aux professionnels de santé, aux parents et aux jeunes de s’informer sur le fonctionnement des médias et de trouver des recommandations pour garder une utilisation raisonnable (
1. Réseaux sociaux : les principales plateformes existantes
Facebook (créé en 2004) se polarise autour du domaine amical : on peut y établir un réseau d’amis, publier des images, photos, vidéos, fichiers, documents, échanger des messages, rejoindre et créer des groupes d’utilisateurs.
YouTube (créé en 2005) est un site internet d’hébergement de vidéos sur lequel les utilisateurs ont la possibilité de mettre en ligne, regarder, commenter, évaluer et partager des vidéos en streaming (en direct).
Twitter (créé en 2006) est un réseau social de microblogage permettant d’envoyer gratuitement des micromessages, appelés tweets ou « gazouillis », par messagerie instantanée.
Instagram (créé en 2010) est une application mobile permettant de partager des images et des vidéos courtes, proposant de nombreux filtres pour embellir les créations.
Snapchat (créé en 2011) est une application mobile de photographies sur laquelle les utilisateurs peuvent publier des clichés éphémères. Les messages sont automatiquement effacés et ne peuvent plus être consultés ultérieurement.
TikTok (créée en 2016) est une application mobile qui permet aux utilisateurs d’enregistrer des vidéos de quelques secondes, accompagnées de musique ; le contenu est comique, éducationnel, on y trouve des sketchs, des playbacks de musique ou de courtes chorégraphies.
Le réseautage professionnel (ou networking), dans le but de créer et développer un réseau à l’aide d’un média social, est devenu possible avec la création de LinkedIn (en 2002) et Viadeo (en 2004). Les utilisateurs peuvent y rechercher un emploi, des partenaires, des fournisseurs, de nouveaux clients et créer une page de profil affichant leurs aptitudes et compétences.
Whatsapp, WeChat, Telegram sont des applications de discussion entre utilisateurs (instantanée ou non).
D’autres médias sont utilisés pour publier des articles, des rapports, tenir des chroniques personnelles ou consacrées à des sujets particuliers : ce sont principalement les plateformes de blogging telles que WordPress ou Blogspot.
La collaboration professionnelle à distance, fonction moins répandue, est intégrée dans Slack par exemple : de l’aide à la gestion de projet jusqu’aux échanges instantanés entre professionnels.
2. Questions à poser aux patients âgés de plus de 11 ans vus en pédiatrie
S’appuyer sur l’acronyme HEADSSSS : Home Life / Education / Activities / Drugs / Sexual Activity / Safety / Suicide-Depression / Social media
1. Quels sites ou applications de médias sociaux utilisez-vous régulièrement ?
2. Combien de temps passez-vous habituellement sur les médias sociaux lors d’une journée type ?
Réponse préoccupante si > 120 min/j
Conseil pratique : la majorité des smartphones traquent le temps total passé sur chaque application Demandez au patient s’il serait d’accord pour regarder ces informations afin de fournir une réponse plus précise
3. Pensez-vous que vous passez trop de temps sur les médias sociaux ?
Si oui, demander s’il a déjà essayé certaines stratégies pour y remédier
4. Est-ce que regarder les médias sociaux augmente ou diminue votre confiance en vous-même ?
5. Avez-vous déjà eu une expérience personnelle de cyberharcèlement, de sexting, ou d’une demande d’un autre utilisateur en ligne d’avoir des relations sexuelles avec vous ?
En fonction du patient, des explications peuvent être nécessaires
HEADSSS-"S" social media extension. Clarks et al., 2018.
3. Recommandations aux parents
Fixer des limites pour toute la famille : jours autorisés, durée d'utilisation, pas de connexion la nuit ni pendant les repas et les devoirs, zones sans médias ni appareils connectés (chambre)...
S’intéresser à ce que font les adolescents. Les interroger pour comprendre leur pratique.
Les aider à adopter une pratique plus enrichissante, active, des médias.
Établir un contrat de partenariat avec eux dans lequel vous intégrerez vos exigences au plan scolaire et les modalités d’utilisation des écrans que vous aurez fixées ensemble.
Préserver les activités hors écran au sein de la famille (promenades, sorties culturelles ou sportives…).
Limiter votre propre usage des écrans devant vos enfants. Il en va de votre crédibilité !
Discuter avec eux au sujet de la sécurité en ligne (cyberharcèlement, sexting, vie privée : ne pas partager nom, prénom, adresse ; réglages de confidentialité sur les applications...) et de la citoyenneté numérique.
Au-delà de 12 ans, éviter d’être leur ami sur les médias sociaux (vous pourriez notamment avoir accès à des informations qui relèvent de leur intimité) ou se mettre d’accord avec eux sur les modalités d'interaction.
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