Le concept de médicament biosimilaire a été lancé par les directives européennes de 2001 et 2004 avec les premières autorisations européennes de mise sur le marché (AMM) délivrées en 2006. Ce sont des «copies» de médicaments biologiques, pour la plupart des protéines. Compte tenu de la variabilité inhérente aux processus de «synthèse biologique» quelques variations de la structure chimique du produit fini peuvent être observées sur les résidus glycosylés mais pas sur la séquence d’acides aminés pour les protéines. Pour cette raison, le dossier de demande d’AMM de ces produits, contrairement aux génériques, doit comporter une démonstration d’équivalence thérapeutique dans au moins l’une des indications thérapeutiques du princeps. C’est l’arrivée des biosimilaires des anticorps monoclonaux qui a vraiment marqué leur avènement avec les biosimilaires d’infliximab, d’étanercept et d’adalimumab dans les domaines de la rhumatologie, gastro-entérologie et dermatologie, puis dans les domaines de la cancérologie avec les biosimilaires du rituximab, du trastuzumab et du bévacizumab. Si l’arrivée des bio-similaires réduit le risque de ruptures d’approvisionnement des produits princeps, leur intérêt est principalement économique, permettant la réduction du prix des traitements face aux princeps biologiques coûteux. Avec l’expérience acquise, les réticences à l’interchangeabilité des produits se sont estompées.

Philippe Lechat, COMEDIMS APHP, AGEPS, Paris 

17 novembre 2020