Par opposition à la mémoire déclarative (qui comprend la mémoire sémantique et la mémoire épisodique), la mémoire procédurale appartient à la mémoire non déclarative, distinction déjà pressentie par les philosophes Descartes (1640), puis Bergson (Matière et Mémoire, 1896) et affirmée par la neuropsychologue Brenda Milner (Test de l’étoile, 1950). La mémoire procédurale naît de la persistance d’une capacité motrice, perceptive ou cognitive fruit d’un apprentissage. Trois catégories de tests explorent ces trois domaines. Alors que la mémoire déclarative est sous-tendue par le cortex temporal, la mémoire procédurale relève principalement du striatum et du cervelet. Son altération résulte d’une atteinte du striatum, comme il en existe dans la maladie de Huntington, la maladie de Parkinson ainsi que dans les affections du cervelet (atrophie). En revanche, elle est longtemps conservée dans la maladie d’Alzheimer. L’imagerie cérébrale fonctionnelle a permis de dresser la carte des régions cérébrales de la mémoire procédurale. À côté de l’apprentissage procédural explicite, il existe un apprentissage implicite, inconscient, source de nos habitudes, de nos goûts, qui s’enrichit au fur et à mesure et forge notre personnalité.Bernard Lechevalier, Académie nationale de médecine
24 novembre 2020