Le diagnostic de la ménopause est clinique, défini par une aménorrhée depuis au moins un an. Elle apparaît vers l’âge de 51 ans, mais son début peut être variable. Elle est précédée par une période plus ou moins longue appelée préménopause, caractérisée par une irrégularité des cycles. Aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour faire le diagnostic de ménopause. L’insuffisance ovarienne précoce, entité particulière, est une ménopause précoce avant 40 ans. Les conséquences pathologiques sont liées à la carence en œstrogènes responsable du syndrome climatérique associant des manifestations vasomotrices à des troubles neuropsychologiques et une atrophie vaginale entraînant des dyspareunies d’intromission responsables de troubles de la libido. La peau est fine et fragile. À plus ou moins long terme, la perte osseuse s’accélère, pouvant entraîner une ostéopénie et/ou une ostéoporose. L’ostéoporose est dépistée grâce à l’ostéodensitométrie (T score > -1 : normal ; T score entre -1 et -2,5 : ostéopénie ; T score < -2,5 : ostéoporose). Cet examen est à réaliser selon les critères suivants : période d’hypo-œstrogénie prolongée, maladie déminéralisante (hyperthyroïdie et hyperparathyroïdie), antécédent personnel de fracture ostéoporotique, antécédents familiaux au premier degré de fracture ostéoporotique, indice de masse corporelle inférieure à 19 kg/m2 et insuffisance ovarienne précoce avant 40 ans. Le risque cardio­vasculaire à la ménopause augmente, le rendant identique à celui de l’homme.
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) a pour but d’améliorer la vie quotidienne en diminuant les bouffées de chaleur. En bénéfice secondaire, il permet de prévenir certaines complications. À court terme, il diminue les bouffées de chaleur, améliore les troubles du sommeil, de l’humeur et de la libido. À moyen terme, il améliore l’atrophie cutanée et vaginale. À long terme, il protège de l’ostéoporose, avec une diminution de 50 % des fractures ostéoporotiques, notamment du rachis. Il n’a pas d’effets protecteurs cardiovasculaires ou cognitifs démontrés.
Le THM est composé du 17 bêta-œstradiol. La voie percutanée (patch ou gel) est privilégiée par rapport à la voie orale. L’association à un progestatif est obligatoire si l’utérus est présent. Il existe plusieurs schémas de prise, continus ou séquentiels. Les contre-indications absolues du THM sont les cancers hormonodépendants, les anté­cédents thromboemboliques, les hémorragies génitales sans diagnostic établi et les affections hépatiques aiguës ou chroniques.
D’autres traitements plus spécifiques des complications sont possibles : un régime hygiéno-diététique, des œstrogènes locaux, des traitements anti-ostéoporotiques. Le suivi des femmes méno­pausées nécessite un examen clinique annuel, un bilan biologique tous les 3 ans en cas de THM. La participation au dépistage organisé du cancer du col et du cancer du sein est conseillée.•