Si la diminution du nombre d’infections par le virus monkeypox (mpox) en France se confirme ces derniers mois après l’épidémie de l’été 2022, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) a toutefois évoqué un risque de reprises épidémiques, voire de pics saisonniers, dans la mesure où la circulation à bas bruit de ce virus en Europe rend improbable l’hypothèse de son élimination complète.
La DGS incite donc à poursuivre les efforts afin de prévenir toute résurgence et réduire les situations de transmission du virus. Dans cette optique, les modalités de la surveillance et les conduites à tenir ont évolué.
Autour d’un cas : conduite à tenir et surveillance
Les définitions de cas de mpox et la conduite à tenir ont été mis à jour par Santé publique France (la fiche peut être téléchargée sur ce lien) ; en particulier :
- La catégorie de « cas possibles » a été supprimée (tous les cas suspects devant être testés, v. ci-dessous) : ainsi, outre les cas confirmés (par tests virologique), il existe les cas probables (signes cliniques + contact à risque de cas confirmé) et les cas suspects (signes cliniques).
- Pour les cas suspects, compte tenu de la faible incidence actuelle de l’infection par mpox, la valeur prédictive positive de l’examen clinique est désormais faible : aussi, pour tout patient ayant des signes compatibles avec la maladie (cas suspect), prescrire un test de confirmation virologique par RT-PCR.
- La définition de « cas contact à risque » a été ajustée : personne ayant eu un contact non protégé sans notion de durée avec la peau lésée ou les fluides biologiques d’un cas symptomatique, quelles que soient les circonstances, y compris rapport sexuel, actes de soin médical ou paramédical, ou ayant eu un contact physique indirect par le partage d’ustensiles de toilette, ou contact avec des textiles ou de la vaisselle sale utilisés par le cas symptomatique.
- La conduite à tenir pour les cas probables et confirmés ainsi que les cas contacts à risque a été révisée (v. fiche SPF). Le traitement des cas graves hospitalisés est inchangé.
Pour rappel, afin de permettre la mise en place des investigations, du contact-tracing et des mesures autour des cas, il est nécessaire de signaler l’ensemble des cas d’infection probables ou confirmés dans les meilleurs délais aux ARS grâce la déclaration obligatoire (DO) orthopoxvirus. En complément de la DO, la DGS encourage les praticiens à inciter les patients concernés à répondre à l’enquête comportementale anonyme « MECCDO » (https://meccdo.fr) qui permet de mieux comprendre les comportements et pratiques sexuelles des personnes contaminées afin d’adapter les stratégies de prévention.
Vaccination et prévention
Les ARS organisent une offre de vaccination adaptée à la dynamique épidémique et à la demande vaccinale. La liste des lieux proposant la vaccination est régulièrement actualisée sur le sitehttps://www.sante.fr/monkeypox.
La DGS rappelle enfin qu’il est essentiel d’informer et de transmettre les conseils de prévention de l’infection par le virus mpox lors de tout dépistage d’une IST ou de la prescription ou du suivi d’une PrEP contre le VIH, et de promouvoir la vaccination auprès des personnes éligibles. Réciproquement, en cas de consultation pour suspicion d’exposition au virus mpox ou de demande de vaccination contre celui-ci, un dépistage des autres IST doit également être proposé.
L’ensemble de la documentation relative au mpox est disponible et régulièrement mise à jour sur le site du ministère de la Santé et celui de Santé publique France.