Mort inattendue du nourrisson : des vidéos révélatrices

En France, 210 enfants de moins de un an décèdent chaque année de mort inattendue du nourrisson (c’est à dire sans cause claire démontrée après autopsie), la plupart du temps pendant leur sommeil, sans témoignage ni anomalies à l’autopsie. Ces chiffres restent stables, tout comme aux États-Unis, avec un nombre annuel de 2 900 décès inattendus de jeunes enfants de moins de 4 ans.Pour identifier les causes de ces décès afin de mieux les prévenir, des chercheurs américains ont créé un registre comprenant 301 décès inattendus d’enfants. Parmi les cas de cette base de données, sept comprenaient une vidéo du moment de la mort d’un nourrisson (une caméra étant installée dans leur chambre), offrant l’opportunité d’analyser le comportement du nourrisson.Les sept enfants étudiés, dont trois filles, étaient âgés de 13 à 27 mois. Ils constituent 2,7 % de la cohorte exhaustive des 301 cas documentés (rapports médicaux personnels, antécédents familiaux, rapport d’autopsie, analyses toxicologiques et séquençage génétique de l’enfant et de ses parents). Les sept enregistrements vidéo ont été analysés indépendamment par sept médecins, dont un pédiatre spécialiste de l’épilepsie et un médecin spécialiste du sommeil et de l’épilepsie. Les résultats de leur analyse ont été publiés en janvier dans Neurology.Selon leurs conclusions, les cinq enregistrements vidéo continus au moment du décès montrent des convulsions précédant le décès, tandis que des convulsions sont suspectées dans les deux autres vidéos partielles déclenchées par le mouvement. Aucun de ces enfants n’avait une pathologie cardiaque ou un profil génétique pathologique cardiaque connus. Un seul avait un antécédent personnel de crise fébrile. Six ont été trouvés sur le ventre.Les convulsions chez l’enfant sont souvent subtiles et sous-diagnostiquées et peuvent causer des apnées. Étant donné que l’origine cardiaque est peu probable dans cette cohorte, les auteurs évoquent une possible origine épileptique.Même si l’échantillon est faible et que ces conclusions ne sont pas généralisables, les chercheurs remarquent que, sans ces enregistrements, le rôle des crises convulsives n’aurait pas été pris en compte dans la cause du décès.