De nombreux produits plus ou moins « naturels » censés repousser les moustiques fleurissent dans les pharmacies. Lesquels fonctionnent ? À l’occasion de son hors-série d’été concernant les recommandations sanitaires pour les voyageurs, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) a rappelé la liste des répulsifs efficaces pour la protection contre les piqûres de moustiques (tableau).
Les répulsifs recommandés contre les moustiques appartiennent à quatre familles de produits, en fonction de leur substance active : DEET, IR 3535, icaridine ou huile d’eucalyptus citronné (à ne pas confondre avec l’huile essentielle de la même plante). Tous ne font pas l’objet d’un consensus scientifique. Ainsi, les produits à base de DEET (utilisables sur l’enfant à partir de 1 an) et d’IR 3535 (à partir de 6 mois) disposent généralement d’une AMM, tandis que l’icaridine (à partir de 24 mois) et l’huile d’eucalyptus citronné (à partir de 3 ans) sont en cours d’évaluation au niveau européen. Le BEH recommande donc d’utiliser ces derniers en suivant les préconisations sur l’étiquette, tout en limitant le nombre d’applications journalières et en choisissant des produits contenant moins de 20 % de substances actives. Enfin, chaque produit a ses inconvénients : par exemple, le DEET altère les plastiques et irrite les yeux, alors que l’IR 3535 n’altère pas le plastique, mais peut se révéler moins efficace que le DEET.
L’imprégnation des vêtements par des sprays à base d’insecticides pyréthrinoïdes comme la perméthrine n’est plus conseillée, en raison de récentes revues de la littérature scientifique par l’OMS (2019), l’Agence européenne des produits chimiques (2021) et l’Inserm (2021) qui concluent à la nécessité de revoir sa balance bénéfices-risques. L’efficacité répulsive de cette imprégnation n’a pas été prouvée, tandis que sa toxicité est avérée, en exposition chronique comme ponctuelle. Quant aux bracelets anti-insectes et aux huiles essentielles, leur efficacité n’est pas prouvée.
