La stéatose hépatique non alcoolique est une maladie fréquente pouvant évoluer en fibrose, voire en cirrhose. Jusqu’à maintenant, il n’existait pas de traitement spécifique ciblant la stéatose, l’inflammation et la fibrose hépatique. Une nouvelle molécule, la pégozafermine, a fait la preuve de son efficacité, dans une étude récente publiée dans le NEJM.

La NASH est une maladie chronique marquée par l’accumulation de graisses dans le foie qui concernerait plus de 200 000 personnes en France, selon l’Inserm. Réversible par des changements du mode de vie, cette maladie qui peut évoluer en fibrose, voire en cirrhose, ne bénéficie pas encore de traitement spécifique. Analogue du FGF21 (fibroblast growth factor 21), une protéine régulant le métabolisme lipidique hépatique, la pégozafermine a fait l’objet d’études précliniques et de phase I encourageantes. Sa longue durée d’action permet une administration une fois par semaine ou une fois toutes les 2 semaines.

Afin de déterminer plus précisément la sécurité et l’efficacité de la pégozafermine contre la NASH, une équipe internationale de chercheurs a mené un essai clinique de phase II multicentrique randomisé en double aveugle et contrôlé par placebo : 222 patients américains atteints de NASH confirmée par biopsie avec fibrose F2/F3 (âge médian de 55,6 ans, 61 % de femmes) ont été randomisés afin de recevoir soit un placebo toutes les semaines, soit un placebo toutes les deux semaines, soit 15 mg de pégozafermine une fois par semaine, soit 30 mg de pégozafermine une fois par semaine, soit enfin 44 mg de pégozafermine une fois toutes les deux semaines. Les deux critères de jugement principaux étaient la résolution de la stéatose sans aggravation de la fibrose et l’amélioration de la fibrose (≥ 1 stade de fibrose) sans aggravation de la NASH après 24 semaines de traitement.

Les résultats de cette étude ont été publiés en septembre 2023 dans le NEJM. Seulement 2 % des patients des groupes placebo ont vécu une résolution de leur NASH, contre 37 % du groupe 15 mg, 23 % du groupe 30 mg et 26 % du groupe 44 mg – des différences toutes significatives par rapport au placebo. De même, seuls 7 % des patients des groupes placebo ont vu leur fibrose s’améliorer, contre 22 % du groupe 15 mg (seule différence non significative par rapport au placebo), 26 % du groupe 30 mg et 27 % du groupe 44 mg.

Les événements indésirables les plus fréquents étaient la nausée (25 % des patients traités vs 9 % des placebos) et la diarrhée (18 % des patients traités vs 6 % des placebos).

En conclusion, dans cette étude de phase IIb, le traitement par pégozafermine améliore significativement la NASH et la fibrose hépatique chez les patients ayant une NASH prouvée histologiquement et une fibrose F2/F3 en comparaison au placebo. Ces résultats très encourageants justifient la mise en place d’une étude de phase III. À suivre donc…

Pour en savoir plus
Loomba R, Sanyal AJ, Kowdley KV, et al. Randomized, Controlled Trial of the FGF21 Analogue Pegozafermin in NASH.  N Engl J Med 2023;389:998-1008.