La moitié des appels aux Centres antipoison pour des expositions accidentelles à des plantes toxiques sont enregistrés entre juin et septembre, le mois d’août étant le plus chargé (15 % des appels).
Trois quarts des cas des concernent les enfants ou les personnes ayant des troubles cognitifs ayant ingéré des plantes toxiques par méconnaissance, mais 10 % des cas sont des adultes qui les ont consommées après les avoir cueillies dans la nature. Environ un tiers des personnes exposées auraient des symptômes.
Les confusions portent surtout sur des feuilles (un tiers des cas) mais aussi sur des bulbes, des fruits ou des baies, des graines, et en moindre mesure des fleurs, racines et tiges, selon une étude menée par l’Anses en 2019. Entre 2012 et 2018, près de 2 000 cas de confusions alimentaires ont été enregistrés, survenus surtout en été (32 %).
Quelles sont les plantes responsables d’intoxications ?
Les plantes le plus souvent responsables d’intoxications graves à cette période de l’année sont :
- la belladone (fig. 1) : les baies de cette plante de la famille des Solanacées peuvent être prises pour des baies de cassis, myrtilles ou cerises, et ont une saveur sucrée ; elles contiennent des alcaloïdes tropaniques (atropine, hyoscyamine, scopolamine) qui sont des paralysants du système nerveux. Leur ingestion provoque : sécheresse buccale et oculaire, troubles de la vue et de la conscience, hallucinations, confusion, tachycardie, voire convulsions et un coma pouvant conduire au décès ;
- la digitale (fig. 2 et 3), dont toutes les parties sont toxiques ; les feuilles peuvent être confondues avec celles de la consoude officinale consommées en salade : leur ingestion provoque signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée), visuels, somnolence, agitation, vertiges, céphalées, et dans les cas les plus graves bradycardie sévère, hypotension artérielle, voire décès ;
- le vérâtre blanc (fig. 4), qui peut être confondu avec la gentiane jaune dont les racines sont utilisées pour faire des apéritifs ou des liqueurs : les racines du vérâtre contiennent des alcaloïdes, à l’origine de signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée), céphalées, troubles du rythme, hypotension artérielle, hypersudation, voire convulsions, choc cardiovasculaire pouvant conduire au décès.
D’autres baies toxiques peuvent être incriminées : morelle noire, morelle douce-amère, contenant des alcaloïdes ; baies de sureau hièble, confondues avec celles du sureau noir (comestibles), qui peuvent provoquer des troubles digestifs sévères ; baies de chèvrefeuille, à l’origine de troubles digestifs parfois sévères aussi (vomissements, douleurs abdominales, diarrhées parfois sanglantes) avec complications cardiovasculaires, ainsi que de troubles neurologiques (asthénie, somnolence, mydriase, convulsions, coma)...
Comment différencier plantes toxiques et comestibles ?
L’Anses met à disposition plusieurs infographies :
- Affiche avec photos des trois principales plantes concernées et symptômes en cas d’ingestion (v. fig. 5 ci-contre), à télécharger ici.
- Fiches d’information sur une vingtaine de plantes toxiques à l’ingestion (photo, toxicité et précisions sur les parties toxiques de la plante), à télécharger ici.
- Brochure « aide-mémoire » avec photos également (plantes pour toutes les saisons), à télécharger ici.
Conseils pour limiter les risques
- En cas de doute sur son identification, ne pas consommer la plante ramassée.
- Si la plante a un goût inhabituel ou désagréable, cesser immédiatement de manger.
- Ne pas cueillir par brassées, pour éviter de cueillir plusieurs espèces et de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles.
- Photographier sa cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication.
- Tenir les enfants éloignés des plantes à risque et les sensibiliser aux risques de la cueillette.
- En cas d’ingestion d’une plante toxique : appeler le 15, le 112 ou le 114 en présence de troubles sévères (détresse respiratoire, perte de connaissance, troubles cardiaques…) ; dans les autres cas, appeler le Centre antipoison ou consulter un médecin (ne pas attendre la survenue de symptômes pour contacter le Centre antipoison si la toxicité de la plante ingérée est avérée).
- Télécharger ici une fiche résumant ces conseils (Anses).
Anses. Confusion entre plantes toxiques et plantes comestibles.