La neuropathie amyloïde héréditaire à transthyrétine (NAH-TTR) est une maladie rare liée à une mutation du gène de la transthyrétine, responsable d’atteintes périphériques somatiques et végétatives. Elle concerne des adultes d’âge variable. Le principal signe clinique de la maladie est l’existence d’une polyneuropathie distale symétrique à petites fibres qui débute assez souvent aux membres supérieurs. Les outils diagnostiques sont le test génétique à la recherche du variant pathogène de la NAH-TTR, et la mise en évidence de dépôts amyloïdes après biopsie cutanée ou après scintigraphie osseuse.La prise en charge nécessite une évaluation de base de la neuropathie et des atteintes d’organes ainsi qu’un conseil génétique. Elle comprend un traitement symptomatique des manifestations de la neuropathie somatique et autonome, un traitement modificateur de la maladie pour bloquer ou réduire la production d’amylose, un traitement de l’atteinte des organes associés (oculaire, cardiaque, rénale). Elle impose donc une approche multidisciplinaire comportant au moins un neurologue, un cardiologue et un généticien et, en fonction du génotype et du traitement, un ophtalmologue et d’autres spécialistes.Grâce aux avancées des dix dernières années, les patients ont accès à trois types de traitements modificateurs de la maladie : un stabilisateur de transthyrétine, le tafamidis ; des silenceurs géniques, ARN interférents, patisiran ou vutrisiran, dégradant l’ARN messager des TTR variants dans les hépatocytes afin de réduire la production et la formation des dépôts amyloïdes ; des oligonucléotides antisens.
David Adams, service de neurologie, CHU Bicêtre, AP-HP, université Paris-Saclay, Le Kremlin-Bicêtre, France
17 janvier 2023