En France, plus de 16 000 patients attendent une greffe rénale, alors que le nombre de transplantations rénales à partir de donneur décédé est de l’ordre de 3 000 par an, soit en moyenne près de 6 receveurs pour un rein. De fait, les délais sur liste d’attente sont de plusieurs années. Idéalement, les patients avec une insuffisance rénale chronique terminale devraient être greffés avant le stade du traitement de suppléance par dialyse. Par conséquent, la seule marge de progression est le donneur vivant.


Par ailleurs, les données françaises fournies par l’Agence de la biomédecine dans la cohorte 1993-2013 montrent qu’à long terme (15 ans) la survie du rein greffé est meilleure (+ 15 %) lorsqu’il est issu d’un donneur vivant, comparé à un greffon de donneur décédé. De plus, à ce terme, la demi-vie est atteinte/dépassée uniquement pour les receveurs ayant un greffon issu de donneur décédé.

Toute personne, y compris un ami, en bonne santé et ayant une fonction rénale normale pour son âge peut donner un de ses reins de son vivant, y compris à plus de 80 ans. L’incompatibilité de groupe sanguin n’est plus un obstacle, mais si le receveur a des anticorps anti-HLA dirigés contre le potentiel greffon cela peut être problématique.


Le parcours du donneur potentiel prend 1 à 3 mois afin d’aborder tous les aspects du don : médical, chirurgical, psychologique, voire social. Après le don, la personne sera médicalement suivie à vie. L’immunosuppression, à base de tacrolimus, prise à vie par le receveur, est potentiellement néphrotoxique. Son remplacement par le bélatacept permettra, tout comme chez le donneur, une hypertrophie du rein et un gain de fonction rénale.

Notre dossier, par le Pr Lionel Rostaing :

Dossier – Donneur vivant en transplantation rénale, dossier élaboré selon les conseils du Pr Lionel Rostaing Rev Prat 2021;71(6);615-40.