L’utilisation des hélicoptères dans le cadre de l’aide médicale urgente contribue au juste soin. Elle se justifie pour toutes les situations nécessitant la présence d’une structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur) et pour lesquelles le facteur temps a un véritable impact sur la prise en charge médicale et thérapeutique du patient. Elle participe aussi à l’organisation territoriale des soins, en diminuant le temps d’accès au plateau technique hospitalier.Il existe deux types d’intervention pour lesquels l’hélicoptère sanitaire peut être mobilisé en urgence : « les interventions primaires » correspondant à une prise en charge médicale directe d’un patient ne se trouvant pas admis dans un établissement de soins et « les interventions secondaires » correspondant à des transports interhospitaliers. C’est la notion d’urgence et de gravité qui différencie cette mission d’un simple transport sanitaire en ambulance entre deux établissements. On distingue deux types d’autorité compétente pour l’utilisation d’hélicoptères en France : « l’autorité hospitalière, avec HéliSmur », exclusivement pour des missions sanitaires, et « l’autorité d’État » qui couvre sécurité civile, gendarmerie et armée. La mission prioritaire des hélicoptères de la sécurité civile est le secours d’urgence et de sauvetage, et celle des hélicoptères de la gendarmerie la sécurité intérieure.Une mission sanitaire est réalisée en hélicoptère toutes les douze minutes sur le territoire national. En 2022, les hélicoptères de la sécurité civile ont réalisé 3 680 missions primaires et 1 707 secondaires (source : Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises [DGSCGC]). Cependant, il existe encore à ce jour des obstacles à franchir pour améliorer la prise en charge du patient : la réglementation actuelle impacte le processus décisionnel (accessibilité aux hôpitaux), il est nécessaire de développer un système de transport sanitaire héliporté qui soit homogène sur le territoire, sachant qu’HéliSmur est actuellement le seul outil, immédiatement utilisable pour pallier partiellement la pénurie de médecins. Une politique nationale rationnelle de son implantation, de son accueil par les centres hospitalo-universitaires (CHU) – sachant qu’il est impossible dans un tiers des CHU –, de son usage plus indépendant vis-à-vis des conditions météorologiques est un enjeu majeur de santé publique.
Charlotte Chollet, hôpital Henri-Mondor, Créteil, Samu 94, Créteil, France
20 juin 2023