L’augmentation de la demande mondiale d’analogues du GLP- 1 (Ozempic, Victoza, Trulicity…), indiqués pour le diabète de type 2 mais de plus en plus utilisés dans l’obésité aussi, conduit à des tensions d’approvisionnement et des ruptures de stock. L’ANSM annonce l’indisponibilité prochaine de certains de ces médicaments et rappelle la conduite à tenir.

L’usage des analogues du GLP- 1 se répand, en raison de l’extension à l’obésité des indications de certains d’entre eux, aussi de leur utilisation détournée, hors AMM, à des fins purement esthétiques. Ce phénomène, couplé à des contraintes des capacités des sites de production, engendre des tensions d’approvisionnement, voire des ruptures de stock.

Face à l’utilisation hors AMM d’Ozempic (sémaglutide), l’ANSM et l’Assurance maladie ont mis en place une surveillance renforcée et ont rappelé que ce médicament doit être réservé au diabète de type 2 insuffisamment contrôlé.

Tensions pouvant se prolonger en 2024

Récemment, les laboratoires fabriquant ces molécules ont informé la suspension d’approvisionnement et/ou la limitation de la production de certaines spécialités ; les tensions d’approvisionnement sont attendues sur toute l’année 2024  :

  • Novo Nordisk suspend l’approvisionnement en Ozempic 0,25 mg (dose d’initiation) en ville et en milieu hospitalier entre début décembre 2023 et la fin du premier trimestre 2024 au moins. Il limite par ailleurs la production de Victoza (liraglutide) dont l’approvisionnement sera réduit en ville au moins jusqu’à la fin du 2e trimestre 2024.
  • Le laboratoire Lilly a informé de fortes tensions sur les spécialités de la gamme Trulicity (dulaglutide).

Recommandations pour les prescripteurs

Dans ce contexte, afin que les patients déjà traités puissent continuer à recevoir leur traitement, l’ANSM a mis à jour les recommandations pour les médecins prescripteurs, en concertation avec la Société francophone du diabète, la Fédération française des diabétiques, la Fédération française de nutrition, le Collège de la médecine générale et les syndicats de pharmaciens. Ces recommandations pourront évoluer en fonction de la situation.

En cas de renouvellement de traitement : aucune modification de celui-ci n’est préconisée.

En revanche, il est recommandé de ne plus initier aucun traitement avec Ozempic, Victoza ou Trulicity : leur prescription devrait ainsi être réservée aux patients déjà sous traitement pour permettre la continuité des soins.

Pour l’initiation, ces alternatives sont donc proposées :

  • lorsque l’initiation du traitement vise à améliorer le contrôle glycémique (HbA1c au-dessus de la cible) : se reporter à la prise de position de la SFD récemment publiée, pour les alternatives possibles dans chaque situation ;
  • lorsque l’initiation est motivée par la présence d’une maladie athéromateuse avérée (antécédent d’événement cardiovasculaire ou lésion athéromateuse significative) et vise à diminuer le risque de survenue ou de récidive d’un événement cardiovasculaire : prescrire des inhibiteurs du SGLT2 (iSGLT2), comme préconisé par la SFD.

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