Le paracétamol est autorisé pendant la grossesse en cas de douleurs ou de fièvre, et la HAS recommande, dans ces situations, une prise à la dose minimale efficace pour la durée la plus courte possible. Récemment, plusieurs études observationnelles ont trouvé un lien entre la prise de ce médicament chez la femme enceinte et l’apparition de troubles neurodéveloppementaux chez leur enfant.
Afin d’y voir plus clair sur une hypothétique relation causale, des chercheurs en Suède et aux États-Unis ont mené une étude de cohorte de grande envergure sur la population suédoise, concernant les 2 480 797 enfants nés en Suède entre 1995 et 2019, avec un suivi jusqu’en 2021. L’originalité de cette analyse repose sur le fait qu’elle a été contrôlée pour les facteurs confondants familiaux grâce à la comparaison avec les frères et sœurs nés de même parents que les enfants de mères ayant pris du paracétamol pendant la grossesse.
Les auteurs n’ont trouvé aucune preuve d’association entre la prise de paracétamol par la mère durant la grossesse et la présence chez l’enfant d’autisme (HR = 0,98 ; IC95 % = [0,93 ; 1,04]), de TDAH (HR = 0,98 ; IC95 % = [[0,94 ; 1,02]) ou de déficience intellectuelle (HR = 1,01 ; IC95 % = [[0,92 ; 1,10]). De plus, il n’y avait aucun indice d’un effet dose-dépendant du paracétamol.
Bien que ces résultats soient limités par la difficulté de connaître la quantité réelle de paracétamol (seul le paracétamol prescrit sur ordonnance a été pris en compte), leurs résultats suggèrent que les conclusions des études de cohorte ayant trouvé une association entre le paracétamol et les troubles neurodéveloppementaux sont attribuables aux facteurs de confusion.