L’Académie nationale de médecine a appelé à inclure les personnes vivant avec le VIH dans le groupe des publics prioritaires pour la vaccination anti-Covid. Bien que des séries de cas publiées en Chine, aux États-Unis et dans plusieurs pays européens ne montrent pas, à ce jour, une incidence plus élevée ou une expression clinique différente de l’infection par le SARS-CoV-2 dans cette population, certaines études rapportent un risque de mortalité par Covid-19 deux à trois fois plus élevé

L’immunodépression, avec un taux de lymphocytes CD4 < 200/µL ou une charge virale VIH > 1 000 copies/mL, est associée à un risque accru de décès par Covid-19. C’est pourquoi elle est considérée par le Haut conseil de la santé publique comme l’un des facteurs de risque associés à une progression défavorable de la maladie, et ce depuis le début de la pandémie. De plus, ces patients cumulent souvent les comorbidités associées à un risque de développer une forme grave de Covid-19 : obésité, diabète, pathologies respiratoires, cardio-vasculaires, rénales ou hépatiques.

 

L’Académie souligne aussi l’émergence des variants du SARS-CoV-2 pourrait résulter d’une réplication virale plus intense et prolongée dans l’organisme des personnes immunodéprimées, d’où l’intérêt de les protéger en priorité. Et, si les données disponibles n’ont pas encore permis de confirmer l’efficacité et la tolérance des vaccins anti-Covid chez les personnes vivant avec le VIH (car les essais cliniques des vaccins ne les ont inclus qu’en faible nombre), certaines études ont montré que lorsque l’infection VIH est bien contrôlée par la trithérapie, leur réponse sérologique en cas de Covid-19 est équivalente à celle des patients non-VIH, ce qui laisse supposer une bonne réponse à la vaccination. De plus, à l’exception des vaccins à virus entiers atténués, aucune contre-indication de principe n’est actuellement opposable à la vaccination dans cette population.

 

 

 

Infection à VIH et vaccination anti-SARS-CoV-2. Communiqué de l’Académie nationale de médecine. 20 janvier 2020.

 

L.M.A., La Revue du Praticien

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