Pour étudier l’efficacité du Paxlovid et du molnupiravir (non autorisé en France) contre les derniers variants omicron, qui se sont répandus dans le monde à partir du printemps 2022, des chercheurs américains ont réalisé une étude de cohorte monocentrique à la clinique de Cleveland (Ohio). Cette dernière concernait 68 867 patients non hospitalisés diagnostiqués sur place par PCR au moment des vagues des derniers variants omicron (BA.2, BA.4/BA.5, BQ.1/BQ.1.1, XBB/XBB.1.5) et considérés comme à haut risque de développer un Covid sévère : 42,7 % d’entre eux étaient âgés de plus de 65 ans et 61,1 % étaient des femmes. Le critère principal était le hazard ratio (HR) de décès ajusté suivant plusieurs facteurs (statut socio-économique, date du diagnostic, statut vaccinal, antécédent d’infection par le SARS-CoV- 2, etc.). Le critère secondaire était le HR ajusté de décès ou d’hospitalisation.
Publiés en septembre dans JAMA Network Open, les résultats de cette analyse indiquent un HR de décès ajusté significativement inférieur chez les patients traités par Paxlovid (HR = 0,16 ; IC95 % = [0,11 ; 0,23]) que chez les autres patients, 90 jours après le diagnostic. Le HR d’hospitalisation ou de décès était plus élevé, mais toujours significativement inférieur chez les patients traités par Paxlovid (HR = 0,63 ; IC95 % = [0,59 ; 0,68]) par rapport aux autres patients. Des résultats similaires ont été observés avec le molnupiravir. Pour les auteurs, ces résultats indiquent que les deux médicaments peuvent être utilisés pour traiter le Covid chez les patients non hospitalisés à haut risque atteints par les nouveaux variants d’omicron.
Toutefois, l’efficacité du Paxlovid apparaît inférieure à celle rapportée précédemment contre le variant delta, soit un risque de décès ou d’hospitalisation de 89 % inférieur chez les patients traités avec le Paxlovid vs. les patients non traités, à 28 jours, contre 37 % à 90 jours dans l’étude actuelle.