Chez le nouveau-né à terme, la péritonite est rare mais peut compliquer un tableau d’occlusion néonatale, sur iléus méconial ou maladie de Hirschsprung, par exemple.
En cas d’iléus méconial, l’interrogatoire et l’examen clinique devront rechercher des arguments en faveur d’une mucoviscidose, dont l’iléus méconial est une des manifestations les plus précoces. Les échographies anténatales peuvent parfois avoir mis en évidence une dilatation digestive ou une hyperéchogénicité intestinale. L’interrogatoire recherchera la notion d’antécédents familiaux. Un test de Guthrie négatif n’élimine pas le diag- nostic de mucoviscidose, et il faudra réaliser un test de la sueur.
L’occlusion néonatale de la maladie de Hirschsprung peut également, en absence de diagnostic et de traitement, se compliquer d’une entérocolite propre à la maladie de Hirschsprung, ou, moins fréquemment, de perforation diastatique du cæcum du fait d’une distension colique importante. Enfin, une perforation peut également survenir lors d’une montée de sonde rectale trop brutale chez un enfant traité par nursing rectal pour une maladie de Hirschsprung en attente de traitement chirurgical.
Chez l’enfant prématuré, l’entérocolite ulcéronécrosante peut évoluer vers la nécrose du tube digestif, et/ou sa perforation, responsable d’une péritonite. Le diagnostic de péritonite sur entéro­colite est difficile à établir, sauf en cas de perforation avec pneumo­péritoine franc. Il repose sur l’association de la clinique, du syndrome inflammatoire biologique (hémogramme, CRP, pro­calcitonine) et de l’ASP.
La perforation spontanée du tube digestif, sans entérocolite, peut également survenir chez l’enfant prématuré. Elle survient préférentiellement chez le grand prématuré hypotrophe, d’autant plus qu’un canal artériel persistant shuntant dans le sens gauche-droit est présent, responsable d’un vol vasculaire diasto­lique intestinal, et peut être favorisée par le traitement médical de première intention de fermeture du canal artériel par anti-inflammatoires non stéroïdiens. Le diagnostic est évoqué devant un ballonnement brutal, souvent majeur, avec une tolérance initialement bonne de l’enfant, qui va secondairement s’aggraver en absence de traitement. Le diagnostic de pneumopéritonite est fait à l’ASP.