La mort subite d’origine cardiaque (MSOC) est responsable de 5 millions de morts par an dans le monde. La survie a été améliorée par la mise en place des défibrillateurs dans les lieux publics avec près de 80 % de survie après MSOC dans les lieux équipés, mais avec toujours moins de 50 % de survie en l’absence de défibrillateur, en particulier à domicile.La prévention de la MSOC dans les populations à haut risque, notamment chez les patients porteurs d’une cardiopathie ischémique, est fondée sur plusieurs critères, dont la fonction ventriculaire gauche et les antécédents coronariens, permettant de sélectionner des candidats à la pose préventive d’un défibrillateur implantable. Dans ce groupe, les études ont montré qu’il fallait implanter 40 défibrillateurs pour éviter une mort subite.La prévention des MSOC dans la population générale sans antécédent cardiaque est plus difficile : la majorité des MSOC surviennent chez des personnes sans facteurs de risque connus. Mais des études récentes ont montré que la survenue des morts subites est souvent précédée de symptômes. Une meilleure connaissance de ces symptômes, couplée à l’utilisation de l’intelligence artificielle et des disposi­tifs connectés, permettrait de dépister leur survenue avant l’arrêt cardiaque et de déclencher l’intervention précoce des services d’urgence.

Christian Spaulding, département de cardiologie, Hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP, Paris, France

29 novembre 2022