La pinguécula est une formation nodulaire dont la prévalence varie de 22 à 97 % en fonction de la zone géographique d’origine du patient, avec une prédominance chez les hommes.
Plusieurs facteurs sont classiquement décrits pour expliquer sa genèse : la photo-exposition – cas le plus classique –, les traumatismes répétés, l’exposition récurrente aux poussières, le port de lentilles de contact, l’âge du patient (dégénérescence du collagène sous-épithélial).
Sur le plan clinique, un épaississement de couleur jaune ou grise au niveau de la conjonctive bulbaire (partie nasale de cette conjonctive le plus souvent) est observé. Dans certains cas, l’épithélium de la pinguécula se kératinise et est associé à un dépôt calcaire. Cette formation peut devenir inflammatoire, constituant une pinguéculite. De plus, la répartition inégale du film lacrymal, induite par cette lésion, peut être à l’origine d’une sécheresse oculaire.
Sur le plan histologique, l’épithélium est hyperkératosique, avec une dégénérescence des fibres élastiques. Il est possible d’objectiver des lobules graisseux et, dans certains cas, des calcifications.
La prise en charge consiste en l’instillation de larmes artificielles, afin de lubrifier les yeux et ainsi soulager l’irritation causée, et de collyres antiseptiques ou anti-inflammatoires en cas de pinguéculite. Une chirurgie (microchirurgie ou laser) est discutée dès lors que la taille de la lésion devient importante et/ou inesthétique.