Depuis quarante ans, et du fait de nombreuses innovations thérapeutiques, le spectre et le pronostic de toute coronaropathie ont évolué. Les coronariens d’aujoud’hui diffèrent totalement des coronariens des années quatre-vingt. Les dernières études observationnelles suggèrent :
– qu’après un infarctus, sans trouble ventriculaire gauche, les bêta-bloquants sont associés à un meilleur pronostic pendant un an mais, qu’au-delà, leurs effets sur le pronostic cardiovasculaire sont neutres ;
– que dans le syndrome coronaire chronique, les bêta-bloquants, en l’absence de trouble ventriculaire gauche, ne sont pas associés à un meilleur pronostic (et qu’ils ne le sont qu’en cas d’antécédent d’infarctus de moins d’un an).
L’intérêt pronostique des bêta-bloquants dans la coronaropathie a évolué. Ce changement peut être lié à une évolution de la coronaropathie elle-même, puisqu’elle s’est dissociée de l’insuffisance cardiaque avec altération de la fonction ventriculaire gauche. De nouvelles études randomisées sont donc indispensables pour statuer sur le sort des bêta-bloquants en prévention secondaire coronaire.
Emmanuel Sorbets, Cardiologue, Hôpital de l’Hôtel Dieu de Paris
22 juin 2021