Le microbiote intestinal joue un rôle important en immuno-oncologie, non seulement comme biomarqueur de résistance à l’immunothérapie mais aussi comme acteur préventif ou curatif du cancer colorectal (CCR). De nombreuses études fondées sur la métagénomique des selles démontrent les déviations taxonomiques de la flore évoluant de la polypose au stade de la carcinogenèse. Malgré des études épidémiologiques montrant l’association entre les biofilms épithéliaux et la présence d’un CCR, la causalité entre la présence de certains pathobiontes exprimant des génotoxines ou des toxines métaboliques et les dommages à l’ADN de l’épithélium intestinal n’a pas encore été établie, alors qu’il est évident que ces pathobiontes participent à l’instabilité génétique et à l’échappement au système immunitaire en accélérant la carcinogenèse.À l’inverse, certaines bactéries sont immunogènes et activent les lymphocytes T folliculaires et les cellules B qui s’opposent au blocage des points de contrôle du système immunitaire comme aux anticorps anti-PD- 1/PD-L1.En dépit de progrès considérables dans la prise en charge du CCR fondés sur la génétique, la transcriptomique et Immunoscore, peu de patients bénéficient de schémas thérapeutiques ciblés sur le microbiote, tels que l’administration de bactéries immunogènes ou de phages antipathobiontes.
Marine Fidelle, Jianzhou Chen, Maria Paula Roberti, Guido Kroemer, Laurence Zitvogel, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France
13 juin 2023