Depuis une trentaine d’années, le développement des technologies contribue à « surilluminer » l’espace domestique et à éclairer la nuit. La pollution lumineuse présente des risques pour la santé humaine, animale et environnementale.L’allongement de la durée d’éclairage domestique a une incidence sur l’obésité et le diabète de type 2 chez l’homme, mais aussi chez le chat domestique, vivant dans le même environnement et soumis aux mêmes impacts environnementaux. Le modèle félin, exprimant cliniquement la maladie humaine homologue, pourrait constituer un modèle animal de diabète de type 2, tant recherché par la communauté scientifique.Par ailleurs, l’éclairement de l’espace public permet au chat nomade, prédateur carnivore diurne et opportuniste crépusculaire, d’augmenter son territoire et son temps de chasse, occasion de rencontrer des animaux de la faune sauvage, eux-mêmes perturbés par la lumière nocturne. D’où un risque zoonotique majeur. Le chat doit donc être considéré comme un animal sentinelle. Le modèle félin est d’autant plus intéressant qu’il existe plus de 75 millions de chats médicalisés en Europe. À ce titre, il pourrait constituer un modèle idéal pour l’étude des pathologies liées à la pollution lumineuse.Étudier les mécanismes par lesquels les chats exposés à une « surillumination » perdent le contrôle de la satiété, deviennent obèses, diabétiques et développent des pathologies oculaires pourrait servir à élaborer des protocoles préventifs pour un bénéfice mutuel.

Serge Georges Rosolen, Institut de la vision, Paris, France

27 juin 2023