Cette étude nommée PolyIran a investigué l’approche d’une association de quatre molécules en une seule gélule dite « polypill » : aspirine 80 mg, atorvastatine 20 mg, hydrochlorothiazide 12,5 mg et énalapril 5 mg (modifié pour valsartan 40 mg en cas de survenue d’une toux). Elle a été menée en Iran dans la province du Golestan, sur une population de 6 838 patients âgés de plus de 50 ans, dont seuls 10,8 % avaient une pathologie cardiovasculaire préexistante. Les sujets étaient randomisés pour faire l’objet d’une intervention non pharmacologique (éducation diététique, conseils d’activité physique et de sevrage tabagique), ou d’une association entre ces mesures à la prise de la « polypill ». Le critère principal d’évaluation était la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs : hospitalisation pour syndrome coronaire aigu, décès par infarctus du myocarde, mort subite, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral. Après un suivi de 5 ans, cela a été observé chez 5,9 % des sujets du groupe « polypill » contre 8,8 % dans l’autre groupe. Cela équivaudrait à un nombre de sujets à traiter de 34,5 pour éviter un événement. En limitant aux sujets ayant une forte observance thérapeutique, le nombre de sujets à traiter baisserait à 20,7. Il n’a pas été observé de différence dans les effets indésirables. Les auteurs concluent que l’utilisation de ce type d’association fixe constitue une option peu coûteuse pour diminuer l’incidence des pathologies cardiovasculaires, intéressante notamment dans les pays à faibles revenus.