Les mouvements sociaux actuels s’accompagnent malheureusement de violence. Sans être totalement banalisée, celle-ci envahit notre quotidien, c’est un nouveau moyen d’expression, dont le motif n’est pas toujours connu. Les médias – surtout les chaines d’information continue – en diffusent quotidiennement les images. Sur nos petits écrans, crimes, bagarres, règlements de compte sont habituels, de nombreux jeux vidéo sont interdits aux plus jeunes pour les mêmes raisons. La violence est partout, dans les foyers, dans les établissements scolaires, dans les administrations, sur la route ! Que penser des agressions envers les pompiers, les forces de l’ordre ou les représentants de la nation et des incivilités de la part d’adultes mais aussi d’adolescents et même d’enfants !
Les médecins n’échappent pas à cette violence. Récemment, un interne de garde aux urgences pédiatriques de l’hôpital de Gonesse a été mis KO le soir de Noël par un père mécontent du délai d’attente ! De tous temps les médecins, notamment hospitaliers, ont eu à gérer des patients psychiatriques ou toxicomanes agités voire violents… Mais les divers motifs de ces accès paraissent sans proportion avec leurs effets : une attente prolongée, un rendez-vous trop lointain, une décision non conforme aux desiderata, le refus d’une prescription, d’un certificat…
En 2017, l’Observatoire du CNOM
a enregistré 1035 plaintes, chiffre le plus élevé depuis sa création mais certainement très en dessous de la réalité. De nombreuses violences physiques et surtout verbales restent méconnues d’autant qu’elles deviennent plus sournoises. Les médecins – en particulier les généralistes qui sont plus de la moitié des victimes– sont régulièrement confrontés à des exigences réelles ou ressenties comme telles de la part des patients, soit une pression morale qui est une autre forme de violence !
Pourtant, l’acte médical est fondé sur la confiance réciproque soignant- soigné, sur un échange d’informations intimes protégées par le secret professionnel pour aboutir, idéalement, à une décision négociée et partagée. À l’incertitude, aux contraintes réglementaires, à la crainte de plaintes médico- légales vient s’ajouter cette pression…
Peut-on espérer un changement de comportement de la part des patients ? Rien n’est moins certain ! Faut-il nous remettre en question et faire évoluer nos modes d’organisation, de fonctionnement (sécurisation du cabinet…) et de formation ? Le regroupement des professionnels, les maisons de garde, la vidéosurveillance, les sanctions pénales sont susceptibles de contribuer à diminuer les grands accès de violences mais restent insuffisants pour répondre aux agressions « ordinaires », à la pression morale qui pèse sur les praticiens. Renforcer les capacités à la relation, à l’écoute active, à la négociation est indispensable aussi bien lors de la formation initiale que continue.
Pour faire de bons médecins, le savoir médical n’est plus suffisant, les sciences humaines et de la communication devraient être intégrées au cursus des études médicales.
Et peut-être un jour, le karaté ?
Les médecins n’échappent pas à cette violence. Récemment, un interne de garde aux urgences pédiatriques de l’hôpital de Gonesse a été mis KO le soir de Noël par un père mécontent du délai d’attente ! De tous temps les médecins, notamment hospitaliers, ont eu à gérer des patients psychiatriques ou toxicomanes agités voire violents… Mais les divers motifs de ces accès paraissent sans proportion avec leurs effets : une attente prolongée, un rendez-vous trop lointain, une décision non conforme aux desiderata, le refus d’une prescription, d’un certificat…
En 2017, l’Observatoire du CNOM
a enregistré 1035 plaintes, chiffre le plus élevé depuis sa création mais certainement très en dessous de la réalité. De nombreuses violences physiques et surtout verbales restent méconnues d’autant qu’elles deviennent plus sournoises. Les médecins – en particulier les généralistes qui sont plus de la moitié des victimes– sont régulièrement confrontés à des exigences réelles ou ressenties comme telles de la part des patients, soit une pression morale qui est une autre forme de violence !
Pourtant, l’acte médical est fondé sur la confiance réciproque soignant- soigné, sur un échange d’informations intimes protégées par le secret professionnel pour aboutir, idéalement, à une décision négociée et partagée. À l’incertitude, aux contraintes réglementaires, à la crainte de plaintes médico- légales vient s’ajouter cette pression…
Peut-on espérer un changement de comportement de la part des patients ? Rien n’est moins certain ! Faut-il nous remettre en question et faire évoluer nos modes d’organisation, de fonctionnement (sécurisation du cabinet…) et de formation ? Le regroupement des professionnels, les maisons de garde, la vidéosurveillance, les sanctions pénales sont susceptibles de contribuer à diminuer les grands accès de violences mais restent insuffisants pour répondre aux agressions « ordinaires », à la pression morale qui pèse sur les praticiens. Renforcer les capacités à la relation, à l’écoute active, à la négociation est indispensable aussi bien lors de la formation initiale que continue.
Pour faire de bons médecins, le savoir médical n’est plus suffisant, les sciences humaines et de la communication devraient être intégrées au cursus des études médicales.
Et peut-être un jour, le karaté ?
1. Observatoire de la sécurité des médecins (CNOM) https://bit.ly/2gEC2r0