La dialyse péritonéale (DP) est sous-employée en France, soit 6 % contre 11 % dans le monde. Elle offre pourtant des avantages qui sont, d’une part, médicaux : meilleure survie qu’avec l’hémodialyse, peu de contre-indications, pas de fistule artérioveineuse (avec son sacrifice vasculaire et son débit cardiaque élevé). Il s’agit d’une technique de choix avant transplantation car elle protège la fonction rénale résiduelle et améliore le syndrome cardiorénal. D’autre part, la DP assure l’autonomie du patient et améliore sa qualité de vie : en tant que procédure réalisée à domicile, par séances nocturnes, elle est mieux perçue, responsabilise le patient et lui évite des déplacements au centre d’hémodialyse. Cependant, sa perception peut aussi être négative : du fait du cathéter percutané apparent, de l’espace requis pour stocker les poches, de la sensation d’abdomen plein. Sur le plan économique, les maladies rénales chroniques de stade 5 représentent, en 2020, 2,5 % du budget de l’Assurance maladie, dont 80 % en dialyse. 
Pourquoi et comment défendre la dialyse péritonéale ? Il est important de lever les freins médicaux, de délivrer une information plus précoce au patient (50 % des patients informés la choisissent), de former les différents acteurs et d’assurer une accessibilité sur tout le territoire. Dix propositions concrètes rappellent ses avantages, intérêt médico-économique compris.

Séverine Beaudreuil, service de néphrologiedialyse-transplantation, CHU Bicêtre, Paris

19 octobre 2021