Du 4 au 6 avril s’est tenu à Paris le 13e Congrès de la médecine générale France (CMGF), sous le signe du renouveau et de la jeunesse. « Du plaisir, de la satisfaction, et une forme de sérénité », comme l’a déclaré Pierre-Louis Druais, ex-président du Collège de la médecine générale (CMG), qui a récemment transmis le flambeau et se dit « très confiant pour l’avenir ».
Confiance et dynamisme sont là. Paul Frappé, nouveau président du CMG, a effectivement bien planté le décor : « Le médecin généraliste n’est pas un gros chat mou qui ronronne ! ». Une métaphore parlante…
Dans une session, malheureusement d’actualité, sur le rôle du médecin libéral en cas de situations sanitaires exceptionnelles, Sébastien Ramade et Hugues Lefort (service de santé des Armées) ont rappelé les 3 manières de se comporter face à une crise : « flight, freeze or fight » (s’enfuir, se figer, ou réagir)…
S’enfuir ou fermer les yeux face aux défis qui paraissent insurmontables et à certaines réformes qui semblent inévitables ? Se figer et faire le gros dos (c’est confortable) en espérant échapper au burn out et aux violences ? On peut aussi agir et sortir les griffes, sans forcément combattre, mais en prenant sa place avec agilité et souplesse. S’exprimer, être représentés, ça a un sens et ça donne du sens.
S’engager, se former c’est aussi une manière de rompre l’isolement et de trouver des ressources et des satisfactions en dehors de la pratique quotidienne : principaux éléments pour éviter le burn out. Être attentif à soi-même et prévenir l’épuisement ne peut qu’être bénéfique pour les patients. Les jeunes s’engagent, en témoignent toutes les structures « jeunes » adhérentes du CMG présentes à ce congrès.
FAYR-GP, l’association française des jeunes médecins généralistes, qui promeut et développe la recherche en soins primaires, a tenu sa préconférence la veille du CMGF avec une masterclass sur l’économie de la santé, suivie de communications orales et de posters de jeunes chercheurs.
ReAGJIR (Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants) a assuré l’atelier « Gérer son temps de travail, le nerf de la guerre ! ». Il représente aussi les jeunes universitaires (assistants et chefs de clinique) qui se sont réunis avant le congrès pour parfaire leur formation à l’animation, grâce au Collège des jeunes universitaires de ReAGJIR et FMC-Action. Ils ont aussi évoqué leurs problématiques locales ou personnelles, et les actualités de la filière universitaire de médecine générale.
Saint-Exupéry Network, réseau français de promotion de la médecine générale à l’international, a organisé une « conference exchange » accueillant 9 médecins de 8 pays différents, qui ont pu assister entre autres aux sessions anglophones du congrès. L’ISNAR-IMG, représentant les internes de médecine générale, était également présente. Et il faut saluer les interventions d’Angèle Galnon et Victor Morin, externes en médecine à Nantes, les plus jeunes orateurs du congrès, qui ont brillamment exposé leur travail de recherche sur le rôle des patients experts dans la formation des étudiants en santé.
Pour conclure, comme l’a affiché Trystan Bacon (session poster), « le lien humain est thérapeutique ». Une évidence à la fois dans notre pratique de soin auprès des patients mais aussi dans notre formation (qu’elle soit initiale ou continue), et dans la construction de notre exercice et de notre discipline.
S’engager, c’est créer du lien, c’est aussi exercer et défendre notre science et notre art : la médecine générale.
Rendez-vous les 7 et 8 novembre prochains à Reims pour les 8e Rencontres nationales de ReAGJIR ; et les 19-21 mars 2020 à Paris pour le Congrès de la médecine générale France, qui fêtera les 10 ans du CMG.