Après un infarctus cérébral ou un accident ischémique transitoire (AIT) d’origine athéroscléreuse, un traitement par statine à forte dose est recommandé. Il persiste cependant une incertitude sur la cible de LDL-cholestérol à atteindre pour réduire le risque de récidive d’événements cardiovasculaires majeurs après un AVC. L’objectif de l’étude présentée était de déterminer cette cible. Les patients qui avaient eu un infarctus cérébral dans les 3 mois précédents ou un AIT dans les 15 jours précédents et qui avaient une maladie athéroscléreuse associée ont été randomisés pour une cible de LDL-cholestérol inférieure à 0,7 g/L (1,8 mmol/L) ou une cible de 1,00 ± 0,1g/L (2,5 mmol/L), atteinte au moyen d’une statine seule ou de son association à l’ézétimibe (inhibiteur de l’absorption intestinale du cholestérol). Le critère de jugement primaire était un critère composé de récidive d’infarctus cérébral ou d’AVC de type indéterminé, d’infarctus du myocarde, de nouveaux symptômes coronariens nécessitant une hospitalisation et suivis d’une revascularisation coronarienne urgente, d’un AIT suivi d’une revascularisation carotidienne urgente, ou d’un décès vasculaire. 2 860 patients ont été inclus, 1 430 dans chaque groupe, avec un LDL-cholestérol de base de 1,35 g/L ; ils ont été suivis durant 3,5 ans en médiane. Le niveau moyen de LDL-cholestérol atteint a été de 0,65 g/L et de 0,96 g/L, respectivement. Un événement primaire est survenu chez 121 (8,5 %) patients dans le groupe qui devait atteindre moins de 0,7 g/L, et 156 (10,9 %) dans le groupe 1,00 ± 0,1 g/L (p : 0,036). En conclusion, après un AVC ischémique athérothrombotique, une cible de LDL-cholestérol à moins de 0,7 g/L réduit le risque d’événements cardiovasculaires comparativement à une cible de LDL-cholestérol de 1,00 ± 0,10 g/L.
Pierre Amarenco, hôpital Bichat, Paris
10 décembre 2019