L’insulinorésistance est associée à de très nombreuses maladies, au premier rang desquelles le diabète de type 2, l’obésité et le syndrome métabolique. Sa prévention associe le maintien d’un poids normal à une activité physique régulière. Aux côtés de ces mesures, les acides polyinsaturés à longue chaîne n-3 (AGPI-LC n-3), présents à l’état naturel dans les aliments d’origine marine (poissons gras), sont susceptibles de contribuer à cette prévention. En 2022, un ensemble de données biochimiques, physiologiques, physiopathologiques, épidémiologiques et cliniques sont en faveur de l’intérêt des AGPI-LC n-3 pour la prévention de l’insulinorésistance et du diabète de type 2. Bien qu’il existe des discordances entre les études translationnelles et cliniques, l’accumulation des données, incluant les méta-analyses les plus récentes, permet aujourd’hui de confirmer leur effet préventif. Cet effet est partiellement curatif dans le cas du syndrome des ovaires polykystiques, de la stéatopathie métabolique, et de l’obésité chez l’enfant mais pas dans le diabète de type 2. Ces effets nécessitent des doses nutritionnelles plus élevées que les recommandations actuelles. Il est vraisemblable – bien que non réellement prouvé – qu’une durée d’exposition longue joue un rôle dans leur effet bénéfique. Néanmoins, leur efficacité préventive ne saurait se substituer à la gestion du poids et à l’activité physique ; elle en est complémentaire.

Jacques Delarue, département de nutrition, ER 7479 SPURBO, CHRU, faculté de médecine, université de Brest, Brest, France

31 mai 2022