Cette patiente de 14 ans consultait pour un érythème isolé des orteils non prurigineux, accentué après la douche. Ces lésions évoluaient depuis plusieurs semaines, sans impact des traitements essayés notamment antimycotiques. À l’examen, on notait des lésions kérato-squameuses sur la face dorsale des orteils et un aspect de décollement unguéal (v. figure). Il n’était pas trouvé d’autres lésions cutanées. En l’absence d’arguments en faveur d’un intertrigo, d’arthralgie des orteils ou des autres articulations, ni d’enthésopathie, le diagnostic de psoriasis des extrémités était retenu. Un traitement par dermocorticoïde en cure prolongée permettait d’obtenir la régression des lésions.
Le psoriasis1 est une inflammation chronique de la peau qui touche 2 à 3 % de la population en France, avec une prédisposition génétique dans 30 % des cas. Son évolution est imprévisible, avec des facteurs favorisants tels que le stress, les infections streptococciques, les traumatismes ou la prise de certains médicaments (bêtabloquants, lithium, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, interféron, anti-TNF). La lésion élémentaire typique du psoriasis est une plaque érythémato-squameuse prurigineuse. Cette lésion est limitée, ovalaire ou polycyclique, symétri­que. Sa localisation est caractéristique (coudes, genoux, région lombo-sacrée et faces d’extension des membres), mais il est parfois localisé dans la région palmoplantaire. Le diagnostic est essentiel­lement clinique. En cas de doute, une biopsie cutanée ou un prélèvement ­unguéal mycologique et bactério­logique peuvent être réalisés. Le traitement est local, à base de dermocorticoïdes à activité forte ou très forte (classes I ou II) ; son arrêt doit être progressif.
Référence
1. Tournier A, Mahé E. Psoriasis. Rev Prat 2018;68:e205-9.

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