En trente ans, le nombre de lits hospitaliers a été divisé par deux
Après s’être focalisés sur l’engor- gement des urgences, les médias généralistes se penchent sur la crise qui affecte nombre de services et établissements psychiatriques. Durant les premiers jours de janvier,
et
ont donné la parole aux soignants.
Le Parisien alerte sur le nombre croissant de « fous » dans nos rues. « Tout le monde peut le remarquer. Ce n’est un mystère pour personne », commentait dans ses colonnes Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne).
On ne dispose certes d’aucune statistique officielle pour appuyer ces propos,
mais cela témoigne d’un dysfonctionnement majeur du système hospitalier spécialisé.
le Pr Pelissolo vient d’adresser une lettre à Agnès Buzyn. Ils réclament notamment que les agences régionales de santé vérifient les comptes des hôpitaux et leur demandent comment ils dépensent les budgets initialement réservés à leurs services.
Libération, quant à lui, brosse le portrait d’une « psychiatrie à cran », victime de « sous-effectifs », imposant de « mauvais traitements » et « isolant les malades » faute de pouvoir correctement les prendre en charge. Et de proposer un « Tour de France des hôpitaux psy » (Saint-étienne, Le Havre, Lyon) pour confirmer ses dires.
Interrogée par Libé, Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de liberté, alerte sur la baisse des effectifs de soignants et les dérives en cours dans certains établissements. Selon Madame Hazan, l’importance de la contention et des mesures d’isolement dans les hôpitaux psychiatriques est un symptôme de la crise que traverse cette spécialité. « Elle atteste d’abord un problème d’effectifs, dit-elle. Ces derniers ont considérablement baissé, ce qui induit des tensions et provoque un manque de temps pour que le personnel puisse apaiser certains malades en crise – d’où un recours plus important à des mesures de contention, et cela malgré le cadre qu’a fixé la loi de janvier 2016. »
Que peut, dans un tel contexte, faire le pouvoir exécutif ?Fin décembre, Agnès Buzyn, consciente de ces difficultés, annonçait le déblocage de cinquante millions d’euros pour la psychiatrie – une enveloppe destinée notamment « à réduire les inégalités de financement existant aujourd’hui entre les régions ». « Une rustine », ont aussitôt commenté les syndicats de psychiatres. Pour 2019, la ministre annonce que « l’accompagnement et la transformation de la psychiatrie seront poursuivis ». C’est plus qu’une nécessité. « L’un des repères de la crise actuelle, observe Libération, réside dans le nombre impressionnant de postes de psychiatres vacants dans les hôpitaux, ou occupés par des médecins à diplômes étrangers. Or on sait d’ores et déjà que dans les dix ans à venir le manque de psychiatres ne fera que s’aggraver. »
et
ont donné la parole aux soignants.
Le Parisien alerte sur le nombre croissant de « fous » dans nos rues.
On ne dispose certes d’aucune statistique officielle pour appuyer ces propos,
mais cela témoigne d’un dysfonctionnement majeur du système hospitalier spécialisé.
le Pr Pelissolo vient d’adresser une lettre à Agnès Buzyn. Ils réclament notamment que les agences régionales de santé vérifient les comptes des hôpitaux et leur demandent comment ils dépensent les budgets initialement réservés à leurs services.
Libération
Interrogée par Libé, Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de liberté,
Que peut, dans un tel contexte, faire le pouvoir exécutif ?
1. 4,7 à 6,7 millions de personnes souffriraient de dépression en France (7 à 10 % de la population) ; entre 800 000 et 3,7 millions de troubles bipolaires (1,2 à 5,5 %) et 670 000 de schizophrénie (1 %). Données tirées de « Psychiatrie : l’état d’urgence », de Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca, éditions Fayard.