Antipsychotiques : 3 grandes indications
Schizophrénies à début précoce (avant 18 ans)
Bipolarité
Troubles du comportement avec ou sans TSA
Antidépresseurs : 3 indications
Troubles anxieux (hors TOC)
Trouble obsessionnel compulsif
Dépression
Psychostimulants
En France, il n’est prescrit qu’à 0,15 % de la population générale, taux faible versus ceux des autres pays occidentaux. Il a aussi l’AMM dans la narcolepsie à partir de 6 ans. Pour éviter les risques de mésusage, il est considéré comme un stupéfiant, et sa prescription doit obéir aux règles en vigueur (durée : 28 jours, date de délivrance ainsi que nom de la pharmacie et nombre total de milligrammes dispensés notés en toutes lettres). Il ne peut être initié que par un neuropédiatre ou pédopsychiatre hospitalier, après échec total ou partiel des thérapies non médicamenteuses (prescription valide 1 an, durant lequel le renouvellement est possible par tout médecin sur ordonnance sécurisée et pour 28 jours). Le spécialiste hospitalier doit réévaluer annuellement au minimum sa pertinence, son efficacité et sa tolérance.
Plusieurs formes galéniques sont sur le marché en France, se distinguant par leur durée d’action liée principalement à leur composition (mélange de MPH à libération immédiate et MPH à durée prolongée). Si le MPH LI agit environ 4 heures (Ritaline LI) avec les formes prolongées (100 % LP ou en combinaison), cela peut atteindre 8 heures (Quasym, Medikinet, Ritaline LP), voire 12 heures (Concerta), ce qui est utile pour éviter une prise de traitement durant le temps scolaire. Il est indiqué à partir de 6 ans.
Effets indésirables : céphalées précoces et transitoires conduisant à une adaptation de posologie, douleurs abdominales, baisse de l’appétit en raison de l’effet anorexigène du MPH (surveiller la courbe staturopondérale), troubles de l’endormissement (pas de prescription après 17 heures) et effets psychiques (nervosité, hypersensibilité, effet dépressiogène, induction ou exacerbations des tics). Contre-indications : schizophrénie, cardiopathies, hyperthyroïdie et glaucome. Un livret pédagogique est accessible gratuitement en ligne https://bit.ly/32U5odW.
Thymorégulateurs
Leur utilisation est délicate en raison des effets secondaires. Sous valproate et dérivés, il s’agit de prise de poids et d’atteinte hépatique majoritairement. Mais c’est surtout le risque tératogène, connu depuis toujours, qui doit être pris en compte. En raison de malformations congénitales et de troubles du neurodéveloppement (chez plus de 1/3 des enfants), ces molécules sont désormais contre-indiquées chez les jeunes filles en âge de procréer, même avec une contraception (Ansm).
Le valproate de sodium et ses dérivés ne sont pas recommandés, ni en France ni à l’étranger, dans le TB avant l’âge adulte (alors qu’ils le sont encore chez l’adulte malgré la place importante prise par les APSG). Le lithium semble être moins efficace dans les phases maniaques qu’en prophylaxie pour contrôler les rechutes. Les sels de lithium sont autorisés dans l’indication des TB à partir de 16 ans. Aucun autre thymorégulateur n’a l’AMM à cet âge.
Benzodiazépines
Antipsychotiques : gare au syndrome métabolique
Le syndrome métabolique est défini par l’association d’anomalies de 3 critères sur les 5 suivants : taux de triglycérides, de HDL-cholestérol, glycémie à jeun ainsi que tour de taille (on préfère l’indice de masse corporelle ; IMC) et pression artérielle systolique. Les seuils chez l’enfant sont controversés. Lors de prescriptions prolongées d’antipsychotiques, on doit associer surveillance métabolique (doser glycémie et insuline à jeun, cholestérol total, HDL-C, LDL-C ; triglycérides ; tableau 1) et mesures préventives inspirées du Programme national nutrition santé : on recommande activité physique et éducation nutritionnelle. C’est un enjeu essentiel de la prise en charge. En outre, tous les APSG peuvent être responsables d’une somnolence et d’une fatigabilité. Certains induisent une hyperprolactinémie (responsable de galactorrhée et aménorrhée chez la femme ; de gynécomastie et galactorrhée chez l’homme). Des syndromes extrapyramidaux ont été décrits.
2. Acquaviva E, Legleye S, Auleley GR, Deligne J, Carel D, Falissard BB. Psychotropic medication in the French child and adolescent population: prevalence estimation from health insurance data and national self-report survey data. BMC Psychiatry 2009;9:72.
3. Bonnot O, Cohen D. Les schizophrénies à début précoce. In: Danion-Grilliat A, Bursztejn C, eds. Psychiatrie de l’enfant. Paris: Lavoisier; 2011: 270-9.
4. Van Meter AR, Moreira AL, Youngstrom EA. Meta- analysis of epidemiologic studies of pediatric bipolar disorder. J Clin Psychiatry 2011;72:1250-6.
5. Cipriani A, Zhou X, Del Giovane C, et al. Comparative efficacy and tolerability of antidepressants for major depressive disorder in children and adolescents: a network meta-analysis. Lancet 2016;388:881-90.