Dans un ouvrage publié en avril, Monique Horwitz-Guérin raconte tout ce qui lui est passé par « la tête » au cours de sa carrière de médecin généraliste : l’antre que constituait son cabinet d’abord, puis chaque chapitre est l’occasion d’évoquer ses missions (toucher, diagnostiquer, prescrire, dire…), engagements (aimer, transmettre, dire…), obligations (craindre, respecter, dire…), droits (se tromper, pleurer, dire encore…)…
Car, non, le récit n’est pas un éloge irraisonné du métier et encore moins du médecin lui-même. L’autrice livre aussi les failles, les erreurs, les drames et revendique même le droit à l’exaspération !
Et si elle alerte sur les risques de voir la médecine se techniciser et se numériser toujours davantage, elle ne renonce pas à espérer, et le lecteur avec elle :
« (…) je fais pourtant le pari de la pérennité des sentiments, de la primauté des émotions et des désirs sur l’arbitraire et le déterminisme. Dans ce monde du repérage ultrasonique, je suis certaine que la place de l’humain restera celle qui détermine les soignants lorsque la douleur et les symptômes se feront sentir dans les corps souffrants. Que la consultation « en vrai », celle qui se passe entre un patient en chair et en os, porteur (…) de sentiments intimes qu’il aura toujours autant de mal à transmettre, et un médecin qui sera tout aussi incapable de masquer sa tristesse, son empathie, ou son infinie sollicitude, ne va pas disparaître de sitôt. Parce que les ressources de bienveillance qui existent depuis la nuit des temps chez les soignants ne peuvent se tarir. Parce que la rencontre intime, unique et limitée dans le temps, d’un médecin et de son patient (…) continuera de souder ces deux êtres humains. C’est ce qui façonne la spécificité des échanges médecin-malade. Leur spécificité, leur profondeur et leur raison d’être. »
Car, non, le récit n’est pas un éloge irraisonné du métier et encore moins du médecin lui-même. L’autrice livre aussi les failles, les erreurs, les drames et revendique même le droit à l’exaspération !
Et si elle alerte sur les risques de voir la médecine se techniciser et se numériser toujours davantage, elle ne renonce pas à espérer, et le lecteur avec elle :
« (…) je fais pourtant le pari de la pérennité des sentiments, de la primauté des émotions et des désirs sur l’arbitraire et le déterminisme. Dans ce monde du repérage ultrasonique, je suis certaine que la place de l’humain restera celle qui détermine les soignants lorsque la douleur et les symptômes se feront sentir dans les corps souffrants. Que la consultation « en vrai », celle qui se passe entre un patient en chair et en os, porteur (…) de sentiments intimes qu’il aura toujours autant de mal à transmettre, et un médecin qui sera tout aussi incapable de masquer sa tristesse, son empathie, ou son infinie sollicitude, ne va pas disparaître de sitôt. Parce que les ressources de bienveillance qui existent depuis la nuit des temps chez les soignants ne peuvent se tarir. Parce que la rencontre intime, unique et limitée dans le temps, d’un médecin et de son patient (…) continuera de souder ces deux êtres humains. C’est ce qui façonne la spécificité des échanges médecin-malade. Leur spécificité, leur profondeur et leur raison d’être. »