Un homme de 71 ans consulte pour des rectorragies. Son hémoglobinémie est dosée à 7,5 g/dl. Il a pour principal antécédent un adénocarcinome de prostate traité par radiothérapie externe. L’endoscopie révèle de multiples télangiectasies du bas rectum (fig. 1). 

L’anorectite radique est une pathologie induite par les radiations ionisantes administrées contre un cancer (prostate, utérus, anus et rectum, principalement). 

Les rectorragies en sont le symptôme principal, en lien avec des télangiectasies de la muqueuse anorectale (néovascularisation fragile et superficielle). Elles peuvent conduire à une carence martiale, voire à une anémie. L’anorectite radique peut également se compliquer de sténose, d’ulcère et/ou de fistule à l’origine de divers troubles fonctionnels (dyschésie, ténesme, incontinence, douleur).

Environ 5 % des patients ayant reçu une radiothérapie pelvienne développent une anorectite chronique hémorragique. Le principal facteur de risque est lié aux modalités de la radiothérapie elle-même (dose délivrée et volume irradié). 

Pour poser le diagnostic, l’anamnèse est évocatrice, mais l’endoscopie est l’examen de référence. 

Lorsque les saignements sont minimes, l’abstention thérapeutique est justifiée. Dans le cas contraire, l’administration de lavements rectaux de sucralfate peut diminuer l’importance des saignements par effet cytoprotecteur. En cas de saignements abondants, la coagulation au plasma d’argon endoscopique est très efficace (fig. 2).

Pour en savoir plus
Horaist C, Geffrier C, Bauer P, et al. Rectites radiques. EMC - Gastro-entérologie 2017;12:1-9.
Paquette IM, Vogel JD, Abbas MA, et al. The American Society of Colon and Rectal Surgeons Clinical Practice Guidelines for the Treatment of Chronic Radiation Proctitis. Dis Colon Rectum 2018;61:1135-40

Une question, un commentaire ?

promo