La récupération de la motricité après un accident vasculaire cérébral (AVC) dépend des capacités de plasticité cérébrale pour la récupération des déficiences et des capacités de compensation pour celle des activités. La récupération des déficits se mesure à l’examen clinique et par des tests spécifiques à chacun d’entre eux. Elle relève de la récupération spontanée des zones de pénombre ischémique et des capacités de plasticité cérébrale lorsque les lésions sont installées : elle est alors fonction de la taille et du siège de la lésion, du parenchyme restant sollicité en suppléance, de la stimulation visant à forcer cette plasticité dans le but de récupérer la fonction altérée, du délai de mise en place de la rééducation après l’AVC, la meilleure période se situant dans les premières semaines et les premiers mois. La récupération des fonctions et des activités doit être travaillée une fois l’essentiel de la récupération des déficits obtenu ou chaque fois qu’une récupération des déficits paraît encore possible.
De nombreuses techniques de rééducation permettent de cibler ces objectifs, elles sont choisies principalement en fonction de la sévérité des déficits et du délai après l’AVC.
Les outils de la rééducation motrice font intervenir des professionnels spécialisés (kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, professeur d’activité physique adaptée) au sein de structures dédiées : en unité hospitalière, à domicile, en établissement de santé, dans un service de médecine physique et de réadaptation, en hôpital de jour, en ambulatoire.
L’essentiel de la récupération des déficits moteurs est réalisé dans les six premiers mois ; le travail de récupération se poursuit cependant encore six à douze mois dans les paralysies sévères ; l’indispensable travail de compensation est mené en parallèle pour redonner le plus d’autonomie.
Les techniques utilisées ont pour objectifs l’entraînement du mouvement, la stimulation des interactions sensitives et motrices, le renforcement de la conscience du geste, une stimulation cérébrale directe, un renforcement musculaire sélectif, la prévention et la correction de la désadaptation à l’effort.
Alain Yelnik, service de médecine physique et de réadaptation, hôpital Lariboisière-Fernand-Vidal, université de Paris, France
1er février 2022