La PrEP est une stratégie de prévention de l’infection par le VIH validée par des travaux menés depuis une dizaine d’années dans la communauté des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Aujourd’hui, le médicament utilisé (Truvada et génériques), pris en charge en France depuis 2016, associe deux antirétroviraux (emtricitabine et ténofovir disoproxil). Entre 12 000 et 15 000 personnes y ont recours, soit en continu (un comprimé tous les jours), soit « à la demande » (deux comprimés au plus tard 2 heures avant un rapport, puis un quotidien durant au moins 2 jours après une prise de risque sexuel). La PrEP s’adresse, en théorie, aux personnes n’utilisant pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports sexuels et qui sont à haut risque de contracter le VIH.
Officiellement, elle doit impérativement être accompagnée « d’un suivi renforcé et individualisé en santé sexuelle » incluant des recommandations concernant notamment le recours au préservatif masculin ainsi que le dépistage régulier des infections sexuellement transmissibles (IST). « Choisir d’utiliser la PrEP, tout comme choisir d’utiliser des préservatifs ou d’autres outils, est une décision personnelle, explique-t-on auprès de l’association Aides. La seule chose qui importe est de trouver la stratégie de prévention qui vous convient le mieux et contribue à votre épanouissement sexuel. »
Quel impact à l’échelon collectif ? « Il est encore tôt pour l’affirmer de façon certaine mais plusieurs indices semblent montrer que la PrEP a eu un effet sur la baisse des contaminations, estime Aides. à San Francisco, le nombre de nouveaux cas de VIH a chuté de 49 % entre 2012 (année de son autorisation aux États-Unis) et 2016. La baisse des découvertes de séro- positivité est inédite dans l’histoire de la maladie. Il est probable qu’elle soit également imputable à un meilleur dépistage et aux traitements des personnes vivant avec le VIH. » Il y a quelques jours, l’association Vers Paris sans sida et l’ARS d’Île-de-France annonçaient une diminution de 16 % des nouveaux diagnostics d’infection par le VIH à Paris entre 2015 et 2018, et ce principalement chez les HSH.
Cependant des voix se lèvent pour mettre en garde contre les effets négatifs d’un recours trop important à la PrEP, en raison de la résurgence du nombre et du type d’IST. L’alerte lancée sur le site The Conversation,1 est signée notamment par Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à La Pitié-Salpêtrière, Caroline Petit, biologiste (CNRS-école normale supérieure), Jacques Leibowitch (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) et Hervé Latapie, activiste gay et président du Centre LGBT Paris IDF.
« Ces dernières années, le développement de la PrEP n’a pas arrangé la situation des infections sexuellement transmissibles dans la population des HSH, écrivent-ils. Et des études récentes, en France comme en Australie, confirment malheureusement que cette prévention médicamenteuse – efficace uniquement contre le VIH tant que la personne prend le traitement – entraîne une diminution du port du préservatif et une augmentation des prises de risque. Ce qui se traduit sans surprise par une augmentation des autres IST. »
Les chiffres sont inquiétants : tout particulièrement chez les HSH entre 2013 et 2015 : + 100 % de gonorrhées, + 92 % de rectites à Chlamydia et + 56 % de syphilis précoces. « Nous sommes ici confrontés à un problème politique, nous a déclaré le Pr Caumes. Peu de collègues, en dehors des “VIH- ologues” historiques (et encore, pas tous), soutiennent franchement la PrEP. Pour ma part, je me suis beaucoup exprimé sur ce sujet. Au niveau des sociétés savantes dans Médecine et Maladies Infectieuses,2 mais aussi du groupe IST de la Société française de dermatologie. Malheureusement, le sujet n’est que fort peu repris par la presse. » Sera-t-il prochainement examiné par les autorités sanitaires ?
Officiellement, elle doit impérativement être accompagnée « d’un suivi renforcé et individualisé en santé sexuelle » incluant des recommandations concernant notamment le recours au préservatif masculin ainsi que le dépistage régulier des infections sexuellement transmissibles (IST). « Choisir d’utiliser la PrEP, tout comme choisir d’utiliser des préservatifs ou d’autres outils, est une décision personnelle, explique-t-on auprès de l’association Aides. La seule chose qui importe est de trouver la stratégie de prévention qui vous convient le mieux et contribue à votre épanouissement sexuel. »
Quel impact à l’échelon collectif ? « Il est encore tôt pour l’affirmer de façon certaine mais plusieurs indices semblent montrer que la PrEP a eu un effet sur la baisse des contaminations, estime Aides. à San Francisco, le nombre de nouveaux cas de VIH a chuté de 49 % entre 2012 (année de son autorisation aux États-Unis) et 2016. La baisse des découvertes de séro- positivité est inédite dans l’histoire de la maladie. Il est probable qu’elle soit également imputable à un meilleur dépistage et aux traitements des personnes vivant avec le VIH. » Il y a quelques jours, l’association Vers Paris sans sida et l’ARS d’Île-de-France annonçaient une diminution de 16 % des nouveaux diagnostics d’infection par le VIH à Paris entre 2015 et 2018, et ce principalement chez les HSH.
Cependant des voix se lèvent pour mettre en garde contre les effets négatifs d’un recours trop important à la PrEP, en raison de la résurgence du nombre et du type d’IST. L’alerte lancée sur le site The Conversation,1 est signée notamment par Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à La Pitié-Salpêtrière, Caroline Petit, biologiste (CNRS-école normale supérieure), Jacques Leibowitch (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) et Hervé Latapie, activiste gay et président du Centre LGBT Paris IDF.
« Ces dernières années, le développement de la PrEP n’a pas arrangé la situation des infections sexuellement transmissibles dans la population des HSH, écrivent-ils. Et des études récentes, en France comme en Australie, confirment malheureusement que cette prévention médicamenteuse – efficace uniquement contre le VIH tant que la personne prend le traitement – entraîne une diminution du port du préservatif et une augmentation des prises de risque. Ce qui se traduit sans surprise par une augmentation des autres IST. »
Les chiffres sont inquiétants : tout particulièrement chez les HSH entre 2013 et 2015 : + 100 % de gonorrhées, + 92 % de rectites à Chlamydia et + 56 % de syphilis précoces. « Nous sommes ici confrontés à un problème politique, nous a déclaré le Pr Caumes. Peu de collègues, en dehors des “VIH- ologues” historiques (et encore, pas tous), soutiennent franchement la PrEP. Pour ma part, je me suis beaucoup exprimé sur ce sujet. Au niveau des sociétés savantes dans Médecine et Maladies Infectieuses,2 mais aussi du groupe IST de la Société française de dermatologie. Malheureusement, le sujet n’est que fort peu repris par la presse. » Sera-t-il prochainement examiné par les autorités sanitaires ?
1. Retour des infections sexuellement transmissibles : vers une épidémie de l’ampleur du sida ? The Conversation, 7 août 2019. https://bit.ly/2kRrSe4
2. Caumes E. Sortez couverts : rappelons les priorités de prévention des infections sexuellement transmissibles. Med Mal Infect 2019;49:293-5.
2. Caumes E. Sortez couverts : rappelons les priorités de prévention des infections sexuellement transmissibles. Med Mal Infect 2019;49:293-5.