L’importance des maladies infectieuses animales se mesure notamment par leur impact en santé animale et en santé publique.
L’impact des maladies en santé animale, dû aux pertes directes (mortalité, morbidité...) ou indirectes (augmentation du coût des productions, désorganisation des filières, entraves aux échanges commerciaux...) qu’elles provoquent, constitue un enjeu socio-économique crucial. Certaines maladies épizootiques (pestes porcines et fièvre aphteuse, par exemple) peuvent d’ailleurs, en altérant les capacités de production d’une ou plusieurs filières d’élevage, s’avérer catastrophique pour l’économie nationale, voire menacer la sécurité alimentaire.
S’y ajoute, lorsqu’il s’agit de zoonoses, un impact sur la santé publique, fonction de la fréquence des contaminations humaines et/ou de leur gravité médicale (la rage dans le monde, par exemple, justifie plus d’un million de traitements après morsures et provoque plus de 60 000 décès par an). Dans ce contexte, il faut souligner le rôle de certaines d’entre elles (salmonelloses aviaires, par exemple) sur la sécurité sanitaire des aliments.
Ces enjeux justifient la mise en œuvre de mesures de lutte collectives destinées à en assurer la maîtrise pour en réduire les effets à un niveau acceptable, voire en permettre l’éradication. Il faut souligner, à ce propos, l’importance attribuée en élevage au statut de cheptel, zone ou pays « indemne » qui est souvent la clef nécessaire à la levée des entraves pour raison sanitaire aux échanges commerciaux.
L’impact des maladies en santé animale, dû aux pertes directes (mortalité, morbidité...) ou indirectes (augmentation du coût des productions, désorganisation des filières, entraves aux échanges commerciaux...) qu’elles provoquent, constitue un enjeu socio-économique crucial. Certaines maladies épizootiques (pestes porcines et fièvre aphteuse, par exemple) peuvent d’ailleurs, en altérant les capacités de production d’une ou plusieurs filières d’élevage, s’avérer catastrophique pour l’économie nationale, voire menacer la sécurité alimentaire.
S’y ajoute, lorsqu’il s’agit de zoonoses, un impact sur la santé publique, fonction de la fréquence des contaminations humaines et/ou de leur gravité médicale (la rage dans le monde, par exemple, justifie plus d’un million de traitements après morsures et provoque plus de 60 000 décès par an). Dans ce contexte, il faut souligner le rôle de certaines d’entre elles (salmonelloses aviaires, par exemple) sur la sécurité sanitaire des aliments.
Ces enjeux justifient la mise en œuvre de mesures de lutte collectives destinées à en assurer la maîtrise pour en réduire les effets à un niveau acceptable, voire en permettre l’éradication. Il faut souligner, à ce propos, l’importance attribuée en élevage au statut de cheptel, zone ou pays « indemne » qui est souvent la clef nécessaire à la levée des entraves pour raison sanitaire aux échanges commerciaux.
Une action collective
Face aux maladies les plus diffusibles, qu’elles soient contagieuses (comme la fièvre aphteuse ou la brucellose) ou transmissibles (cas des maladies à transmission vectorielle comme la fièvre catarrhale ovine), l’action individuelle (menée par chaque détenteur pour préserver ses animaux ou assainir son cheptel) est insuffisante et vouée à l’échec. Pour de telles maladies, le succès des opérations de lutte impose des actions collectives concertées, systématiques, voire rendues obligatoires, impliquant une organisation et des moyens financiers, techniques et humains pour leur mise en œuvre et leur suivi.
La lutte collective contre les maladies jugées les plus importantes repose en France sur une réglementation sanitaire prenant en compte deux groupes de dangers désignés dans l’arrêté ministériel du 29 juillet 2013. La gestion des dangers les plus graves, dits de « 1re catégorie » incombe à l’État : c’est le cas d’agents zoonotiques comme le virus rabique, les brucella ou la bactéridie charbonneuse, et les principaux fléaux de l’élevage comme le virus aphteux ou les virus des pestes porcines. La lutte contre les dangers de « 2e catégorie », jugés moins préoccupants mais requérant aussi, pour leur maîtrise, des actions collectives, est soumise à l’initiative d’organismes à vocation sanitaire reconnus fédérant, à l’échelon régional, les éleveurs des productions concernées.
Ces actions collectives ne se limitent pas à prévenir la maladie cliniquement exprimée, mais visent le danger lui-même et s’adressent à l’ensemble des animaux infectés, qu’ils soient malades ou porteurs sains. Elles peuvent viser, d’ailleurs, des infections quasiment inapparentes en élevage, comme c’est le cas pour certaines salmonelles de la poule ou la dinde dont l’importance tient au risque alimentaire chez le consommateur (risque de toxi-infection alimentaire collective notamment).
La lutte collective contre les maladies jugées les plus importantes repose en France sur une réglementation sanitaire prenant en compte deux groupes de dangers désignés dans l’arrêté ministériel du 29 juillet 2013. La gestion des dangers les plus graves, dits de « 1re catégorie » incombe à l’État : c’est le cas d’agents zoonotiques comme le virus rabique, les brucella ou la bactéridie charbonneuse, et les principaux fléaux de l’élevage comme le virus aphteux ou les virus des pestes porcines. La lutte contre les dangers de « 2e catégorie », jugés moins préoccupants mais requérant aussi, pour leur maîtrise, des actions collectives, est soumise à l’initiative d’organismes à vocation sanitaire reconnus fédérant, à l’échelon régional, les éleveurs des productions concernées.
Ces actions collectives ne se limitent pas à prévenir la maladie cliniquement exprimée, mais visent le danger lui-même et s’adressent à l’ensemble des animaux infectés, qu’ils soient malades ou porteurs sains. Elles peuvent viser, d’ailleurs, des infections quasiment inapparentes en élevage, comme c’est le cas pour certaines salmonelles de la poule ou la dinde dont l’importance tient au risque alimentaire chez le consommateur (risque de toxi-infection alimentaire collective notamment).
Quelles mesures applicables ?
Ces mesures peuvent être sanitaires et/ou médicales. Lorsqu’elles sont associées, on parle de prophylaxie médico-sanitaire.
Mesures sanitaires
Les mesures sanitaires sont défensives ou offensives. Défensives et appliquées aux élevages, elles correspondent à la biosécurité, définie comme « l’exécution des mesures qui réduisent le risque d’introduction (bioexclusion), la diffusion des agents pathogènes dans (biocompartimentation) et en dehors (bioconfinement) des exploitations, qui préviennent le risque de contamination de l’homme (bioprévention) et qui réduisent le risque de contamination et de persistance dans l’environnement (biocontamination) ».1 À titre offensif, l’isolement des animaux suspects, l’élimination éventuelle des animaux reconnus infectés (voire de la totalité du cheptel), ainsi que le nettoyage et la désinfection, contribuent à l’assainissement des élevages infectés.
Mesures médicales
Les mesures médicales relèvent surtout de la vaccination. Elles s’adressent aux maladies pour lesquelles des vaccins existent et sont disponibles, étant sous-entendu qu’ils disposent d’une autorisation de mise sur le marché garantissant leur innocuité et leur efficacité en termes de protection conférée aux espèces cibles dans les conditions d’emploi définies dans le résumé des caractéristiques du produit.
Quels sont les attendus de la vaccination ?
Deux paramètres sont à considérer : le niveau de protection conféré par la vaccination et la possibilité de différencier les sujets infectés des sujets vaccinés.
En termes de protection, deux niveaux peuvent être recherchés :
– le premier est la protection contre la maladie, ou à défaut la réduction des signes cliniques, permettant de supprimer ou limiter les pertes liées à la morbidité et la mortalité et limitant l’excrétion chez les animaux infectés. Il correspond à l’attente individuelle des éleveurs et constitue le minimum requis en termes d’efficacité. Il est cependant insuffisant lorsque l’objectif vise l’assainissement des cheptels ;
– le second est la protection contre l’infection ou, à défaut, l’élimination, dans un délai suffisamment bref, de l’agent pathogène par l’organisme vacciné, afin de prévenir ou réduire le risque de portage et d’excrétion et d’éviter qu’une partie des sujets vaccinés secondairement infectés ne devienne une source d’infection et contribue à bas bruit (l’animal apparaît sain) à la diffusion de l’agent pathogène. Bien que ce soit possible dans certains cas (vaccination contre la rage, vaccination contre la fièvre catarrhale ovine, etc.), on ne peut garantir le plus souvent ni l’absence d’infection des animaux vaccinés exposés à l’infection, ni l’absence de portage et d’excrétion par une partie d’entre eux. Cette notion souligne l’importance du dépistage de l’infection au plan collectif qui, en complément de la surveillance événementielle (limitée au recensement des cas cliniques), permet de considérer une population animale indemne ou non du danger considéré. Ce dépistage est le plus souvent sérologique.
À cet égard, il est donc primordial de pouvoir différencier un animal indemne d’un animal infecté, et, en cas de vaccination, de distinguer anticorps post-vaccinaux et post-infectieux. Dans le cas contraire, l’impossibilité de reconnaître comme indemnes les troupeaux vaccinés peut être un handicap commercial important justifiant l’interdiction de la vaccination. Le recours à une stratégie DIVA (differenciating infected from vaccinated animals)2 fondée sur le développement de vaccins « marqueurs » et/ou de tests de dépistage sérologique différentiel permettant de distinguer animaux vaccinés et infectés est donc de plus en plus recherché. Une autre possibilité, envisagée en situation d’urgence pour des maladies épizootiques majeures, est le recours à une vaccination dite « suppressive » (l’objectif est ici de réduire le risque de diffusion de l’agent pathogène à partir d’un foyer survenant en zone indemne en prévoyant l’élimination des animaux vaccinés une fois l’épizootie enrayée afin de pouvoir de nouveau prétendre au statut indemne).3
En termes de protection, deux niveaux peuvent être recherchés :
– le premier est la protection contre la maladie, ou à défaut la réduction des signes cliniques, permettant de supprimer ou limiter les pertes liées à la morbidité et la mortalité et limitant l’excrétion chez les animaux infectés. Il correspond à l’attente individuelle des éleveurs et constitue le minimum requis en termes d’efficacité. Il est cependant insuffisant lorsque l’objectif vise l’assainissement des cheptels ;
– le second est la protection contre l’infection ou, à défaut, l’élimination, dans un délai suffisamment bref, de l’agent pathogène par l’organisme vacciné, afin de prévenir ou réduire le risque de portage et d’excrétion et d’éviter qu’une partie des sujets vaccinés secondairement infectés ne devienne une source d’infection et contribue à bas bruit (l’animal apparaît sain) à la diffusion de l’agent pathogène. Bien que ce soit possible dans certains cas (vaccination contre la rage, vaccination contre la fièvre catarrhale ovine, etc.), on ne peut garantir le plus souvent ni l’absence d’infection des animaux vaccinés exposés à l’infection, ni l’absence de portage et d’excrétion par une partie d’entre eux. Cette notion souligne l’importance du dépistage de l’infection au plan collectif qui, en complément de la surveillance événementielle (limitée au recensement des cas cliniques), permet de considérer une population animale indemne ou non du danger considéré. Ce dépistage est le plus souvent sérologique.
À cet égard, il est donc primordial de pouvoir différencier un animal indemne d’un animal infecté, et, en cas de vaccination, de distinguer anticorps post-vaccinaux et post-infectieux. Dans le cas contraire, l’impossibilité de reconnaître comme indemnes les troupeaux vaccinés peut être un handicap commercial important justifiant l’interdiction de la vaccination. Le recours à une stratégie DIVA (differenciating infected from vaccinated animals)2 fondée sur le développement de vaccins « marqueurs » et/ou de tests de dépistage sérologique différentiel permettant de distinguer animaux vaccinés et infectés est donc de plus en plus recherché. Une autre possibilité, envisagée en situation d’urgence pour des maladies épizootiques majeures, est le recours à une vaccination dite « suppressive » (l’objectif est ici de réduire le risque de diffusion de l’agent pathogène à partir d’un foyer survenant en zone indemne en prévoyant l’élimination des animaux vaccinés une fois l’épizootie enrayée afin de pouvoir de nouveau prétendre au statut indemne).3
Comment s’intègre la vaccination dans la lutte contre les maladies animales ?
Nonobstant leur coût et leur acceptabilité, le choix des mesures de lutte, médicales ou sanitaires, découle de leur efficacité respective, permettant ou non, en fonction des caractéristiques de la maladie et de la situation épidémiologique, l’atteinte des objectifs de lutte définis. À cet égard, la vaccination collective, lorsqu’elle est possible, peut être nécessaire au succès de la lutte ou, au contraire, constituer un inconvénient la rendant inappropriée.
Le recours à la vaccination est parfois la seule alternative de lutte efficace, notamment lorsque les mesures sanitaires sont difficilement applicables et/ou inopérantes. C’est le cas des arboviroses, comme la fièvre catarrhale ovine, une infection virale très diffusible exclusivement transmise par des culicoïdes, dont il est difficile de se protéger dans le contexte de l’élevage bovin, ovin ou caprin. C’est aussi le cas de la fièvre charbonneuse, dont les résurgences régulières en élevage sont liées à la persistance des spores dans le sol des pâtures. C’est enfin le cas pour des dangers propagés par des animaux sauvages, pour lesquels les actions sanitaires (opérations de piégeage, tirs… destinées à réduire leur densité dans un secteur géographique donné) sont souvent suivies de peu d’effet. Ainsi conjuguées au maintien des populations à un niveau de densité acceptable, les distributions d’appâts vaccinaux, chez le renard contre la rage dans le nord-est de la France, ou chez le sanglier contre la peste porcine classique dans certains secteurs du massif des Vosges, ont permis l’extinction progressive de ces maladies. En revanche, l’absence de vaccin efficace ne permet pas ce type d’intervention.
Une forte proportion d’élevages infectés dans une région donnée peut rendre vaines les mesures de protection sanitaires et, notamment pour des raisons sociétales et économiques, constituer un obstacle aux opérations d’assainissement impliquant l’élimination des animaux infectés. Un exemple intéressant à cet égard est celui de la maladie d’Aujeszky chez le porc, qui s’est développée notamment, à partir de 1970, dans les zones de production intensive du nord et de l’ouest de la France. La prévalence élevée de cette infection virale a contraint les éleveurs à adopter une prophylaxie médicale, alors que la majorité des départements, relativement épargnés, ont pu conduire d’emblée une prophylaxie exclusivement sanitaire (vaccination interdite) fondée sur l’application des mesures de biosécurité et l’élimination systématique des porcs détectés séropositifs. L’amélioration progressive de la situation sanitaire dans les départements les plus infectés leur a permis néanmoins de passer à une prophylaxie médico-sanitaire, puis à une prophylaxie strictement sanitaire. Cette transition a d’ailleurs été facilitée dans cet exemple par l’utilisation d’une stratégie DIVA (v. supra) avec emploi exclusif de vaccins délétés. D’autres exemples, tels ceux de la fièvre aphteuse, la peste porcine classique ou la brucellose des ruminants, vis-à-vis desquelles une vaccination fut utilisée par le passé, illustrent aussi l’évolution de la stratégie de lutte, d’abord médico-sanitaire puis strictement sanitaire. Il faut rappeler en effet que si la vaccination permet de réduire, voire interrompre la circulation de l’agent pathogène, elle permet rarement son éradication. En situation de faible prévalence, l’éradication, fondée sur le dépistage de l’infection et l’élimination des animaux porteurs, peut être alors recherchée.
Une fois l’éradication atteinte ou en zone indemne, la vaccination est en revanche contre-indiquée à la fois sur le plan économique et sur le plan technique. Elle peut être alors interdite, tout en restant disponible à titre dérogatoire en situation d’urgence. Un exemple démonstratif est celui de la fièvre aphteuse, dont le vaccin permet de conférer une protection clinique satisfaisante sans empêcher cependant chez certains sujets, ni la multiplication virale, ni le portage (qui peut se poursuivre plusieurs mois sans expression clinique). Maintenir la vaccination en zone indemne, tout en s’avérant coûteux, équivaut à entretenir une suspicion sur la situation sanitaire réelle de la zone et génère des difficultés commerciales, d’où son interdiction. La protection repose donc sur l’épidémiovigilance et la biosécurité, associée au maintien de stocks de vaccins. En cas d’émergence d’un foyer, l’abattage de toutes les espèces réceptives et les opérations de désinfection peuvent cependant s’avérer insuffisantes pour limiter la propagation du virus, justifiant éventuellement une vaccination d’urgence (vaccination suppressive ou non) autour du foyer pour créer un matelas immunitaire s’opposant à la diffusion virale.
Le recours à la vaccination est parfois la seule alternative de lutte efficace, notamment lorsque les mesures sanitaires sont difficilement applicables et/ou inopérantes. C’est le cas des arboviroses, comme la fièvre catarrhale ovine, une infection virale très diffusible exclusivement transmise par des culicoïdes, dont il est difficile de se protéger dans le contexte de l’élevage bovin, ovin ou caprin. C’est aussi le cas de la fièvre charbonneuse, dont les résurgences régulières en élevage sont liées à la persistance des spores dans le sol des pâtures. C’est enfin le cas pour des dangers propagés par des animaux sauvages, pour lesquels les actions sanitaires (opérations de piégeage, tirs… destinées à réduire leur densité dans un secteur géographique donné) sont souvent suivies de peu d’effet. Ainsi conjuguées au maintien des populations à un niveau de densité acceptable, les distributions d’appâts vaccinaux, chez le renard contre la rage dans le nord-est de la France, ou chez le sanglier contre la peste porcine classique dans certains secteurs du massif des Vosges, ont permis l’extinction progressive de ces maladies. En revanche, l’absence de vaccin efficace ne permet pas ce type d’intervention.
Une forte proportion d’élevages infectés dans une région donnée peut rendre vaines les mesures de protection sanitaires et, notamment pour des raisons sociétales et économiques, constituer un obstacle aux opérations d’assainissement impliquant l’élimination des animaux infectés. Un exemple intéressant à cet égard est celui de la maladie d’Aujeszky chez le porc, qui s’est développée notamment, à partir de 1970, dans les zones de production intensive du nord et de l’ouest de la France. La prévalence élevée de cette infection virale a contraint les éleveurs à adopter une prophylaxie médicale, alors que la majorité des départements, relativement épargnés, ont pu conduire d’emblée une prophylaxie exclusivement sanitaire (vaccination interdite) fondée sur l’application des mesures de biosécurité et l’élimination systématique des porcs détectés séropositifs. L’amélioration progressive de la situation sanitaire dans les départements les plus infectés leur a permis néanmoins de passer à une prophylaxie médico-sanitaire, puis à une prophylaxie strictement sanitaire. Cette transition a d’ailleurs été facilitée dans cet exemple par l’utilisation d’une stratégie DIVA (v. supra) avec emploi exclusif de vaccins délétés. D’autres exemples, tels ceux de la fièvre aphteuse, la peste porcine classique ou la brucellose des ruminants, vis-à-vis desquelles une vaccination fut utilisée par le passé, illustrent aussi l’évolution de la stratégie de lutte, d’abord médico-sanitaire puis strictement sanitaire. Il faut rappeler en effet que si la vaccination permet de réduire, voire interrompre la circulation de l’agent pathogène, elle permet rarement son éradication. En situation de faible prévalence, l’éradication, fondée sur le dépistage de l’infection et l’élimination des animaux porteurs, peut être alors recherchée.
Une fois l’éradication atteinte ou en zone indemne, la vaccination est en revanche contre-indiquée à la fois sur le plan économique et sur le plan technique. Elle peut être alors interdite, tout en restant disponible à titre dérogatoire en situation d’urgence. Un exemple démonstratif est celui de la fièvre aphteuse, dont le vaccin permet de conférer une protection clinique satisfaisante sans empêcher cependant chez certains sujets, ni la multiplication virale, ni le portage (qui peut se poursuivre plusieurs mois sans expression clinique). Maintenir la vaccination en zone indemne, tout en s’avérant coûteux, équivaut à entretenir une suspicion sur la situation sanitaire réelle de la zone et génère des difficultés commerciales, d’où son interdiction. La protection repose donc sur l’épidémiovigilance et la biosécurité, associée au maintien de stocks de vaccins. En cas d’émergence d’un foyer, l’abattage de toutes les espèces réceptives et les opérations de désinfection peuvent cependant s’avérer insuffisantes pour limiter la propagation du virus, justifiant éventuellement une vaccination d’urgence (vaccination suppressive ou non) autour du foyer pour créer un matelas immunitaire s’opposant à la diffusion virale.
Des avantages et des inconvénients
La vaccination collective (pour autant qu’un vaccin soit disponible) tient une place de choix dans la lutte collective contre les maladies animales en contribuant à limiter les pertes, réduire la circulation du danger et abaisser la prévalence de l’infection. Toutefois, le fait qu’une partie des sujets vaccinés secondairement infectés puisse devenir une source d’infection et l’impossibilité fréquente de distinguer animaux vaccinés et infectés lors des opérations de sérodépistage représente un handicap important lorsque l’objectif de lutte, notamment quand la prévalence est devenue faible, est l’éradication de l’agent pathogène. La vaccination doit alors être supprimée, également d’ailleurs pour de raisons économiques, au profit des seules mesures sanitaires, en gardant néanmoins la possibilité d’un recours à la vaccination d’urgence si nécessaire.
Références
1. Saegerman C, Dal Pozzo F, Humblet MF. Reducing hazards for humans from animals: Emerging and re-emerging zoonoses. Italian J Public Health 2012;9:13-24.
2. Uttenthal A, Parida S, Rasmussen TB, Paton DJ, Haas B, Dundon WG. Strategies for differentiating infection in vaccinated animals (DIVA) for foot-and-mouth disease, classical swine fever and avian influenza. Expert Rev Vaccines 2010;9:73-87.
3. Pluimers FH, Akkerman AM, van der Wal P, Dekker A, Bianchi A. Lessons from the foot and mouth disease outbreakin the Netherlands in 2001. Rev Sci Tech 2002;21:711-21.
2. Uttenthal A, Parida S, Rasmussen TB, Paton DJ, Haas B, Dundon WG. Strategies for differentiating infection in vaccinated animals (DIVA) for foot-and-mouth disease, classical swine fever and avian influenza. Expert Rev Vaccines 2010;9:73-87.
3. Pluimers FH, Akkerman AM, van der Wal P, Dekker A, Bianchi A. Lessons from the foot and mouth disease outbreakin the Netherlands in 2001. Rev Sci Tech 2002;21:711-21.