L’activité physique ayant montré de multiples bénéfices pendant et après un cancer de la prostate, l’AFU organise la 2e édition de sa campagne de sensibilisation. Rendez-vous le 3 juin au Mont Ventoux pour l’ascension du géant de Provence !

Par la seconde édition d’un événement sportif, l’Association française d’urologie (AFU) souhaite communiquer sur l’importance du sport dans la vie et dans la maladie, et de mieux faire connaître le cancer de la prostate, premier cancer de l’homme. Sans vouloir être une course ou une compétition, ce rendez-vous annuel a pour but de rassembler les acteurs du monde médical avec les patients, les passionnés du vélo et toute personne qui souhaite y participer.

Bernard Hinault, au palmarès exceptionnel, sera en première ligne et s’engage dans cette action grand public en gravissant à nouveau le mythique Mont Ventoux, passage classique du Tour de France.

Pourquoi communiquer sur le cancer de la prostate ? Ce cancer occupe malheureusement encore la première place du podium, avec plus de 50 000 nouveaux cas tous les ans, et entraîne 8 000 décès par an. Par un diagnostic précoce et l’incroyable révolution des traitements depuis les vingt dernières années, avec l’arrivée des chimiothérapies par taxane, les nouvelles hormonothérapies et plus récemment les inhibiteurs de PARP, il est observé une amélioration de la prise en charge et une réduction de sa mortalité. L’espérance de vie des patients atteints à un stade métastatique augmente de façon significative. La prise en charge précoce du cancer reste cependant la meilleure façon d’améliorer son pronostic : l’utilisation du dosage du PSA, l’examen clinique et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) prostatique permettent la détection à bon escient du cancer à un stade localisé et évitent le surdiagnostic et le surtraitement. Au stade localisé, les traitements sont curatifs ou une simple surveillance. À un stade métastatique, les traitements hormonaux de nouvelle génération, la chimiothérapie et les thérapies ciblées en cas de mutations de certains gènes ne font que ralentir l’évolution.

Peut-on espérer un programme de diagnostic précoce du cancer de la prostate ? Contrairement aux cancers du sein ou du côlon qui bénéficient de campagnes actives de sensibilisation et de dépistage de la part de l’Assurance maladie, aucune action n’est menée pour informer sur le cancer de la prostate qui reste pourtant le cancer le plus fréquent de l’homme. Un espoir vient de la Communauté européenne qui a, en décembre 2022, rendu ses nouvelles recommandations concernant le dépistage des cancers. Une avancée majeure est à noter concernant le cancer de la prostate qui entre dans le cadre des cancers à dépister. La recommandation précise cependant que les États membres doivent explorer la faisabilité et l’efficacité du dépistage organisé du cancer de la prostate chez les hommes, sur la base du test du PSA en combinaison avec l’IRM. En attendant la mise en place d’une campagne nationale par les hautes autorités, l’AFU, comme toutes les associations d’urologues dans le monde, de cancérologues et de radiothérapeutes, met en place des campagnes d’information grand public pour sensibiliser les hommes à s’intéresser à leur prostate, pas uniquement pour les troubles urinaires parfois gênants et liés dans la majorité des cas à un simple adénome de la prostate mais aussi et surtout pour un diagnostic précoce en particulier pour les patients à risque de cancer de la prostate : les patients afro-antillais, les patients porteurs de mutation du gène BRAC1/2 et les patients ayant dans leurs familles trois cas de cancers ou deux cas survenus avant 55 ans.

L’activité sportive peut-elle avoir un rôle positif ? L’impact du sport sur le bien-être et la santé est de plus en plus documenté : en cancérologie, l’INCa a publié dès 2017 un rapport sur les bénéfices de l’activité physique pendant et après le cancer, le niveau de preuves est suffisant pour que l’activité physique adaptée à visée thérapeutique (APA) fasse aujourd’hui partie des traitements non médicamenteux du cancer (réduction des effets indésirables des chimiothérapies, lutte contre la fatigue, prévention de la dépression, réduction du risque de récidive…). Il a été clairement démontré que la pratique d’une activité sportive à tous les stades du cancer de la prostate a un impact positif : ralentir l’évolution de la maladie et surtout améliorer la qualité de vie des patients en limitant les effets secondaires des traitements. Dans le cancer métastatique traité par hormonothérapie, qui peut s’accompagner d’un syndrome métabolique, une ostéoporose, une sarcopénie, un risque cardiovasculaire, une fatigue ou une dépression, il est établi que l’activité physique régulière aide à lutter contre chacun de ces risques. L’APA est donc recommandée. Pour les cancers localisés, il est rapporté dans une publication de 2011, qui a suivi une population de 3 000 patients porteurs d’un cancer de la prostate localisé, que l’activité physique régulière diminue d’un tiers environ tant la mortalité globale que la mortalité spécifique (cette diminution étant corrélée avec la fréquence et l’intensité de l’activité). Plus récemment, une étude portant sur une cinquantaine de patients en surveillance active pour un cancer localisé a observé que les patients soumis à 12 semaines d’activité physique assez intense (1 heure, 3 fois par semaine) voyaient leur valeur de PSA discrètement diminué.

Pourquoi le 3 juin ? Cette date correspond à deux circonstances particulières : la journée mondiale du vélo et le rendez-vous annuel incontournable du congrès américain de cancérologie où les avancées majeures dans le traitement du cancer sont présentées. C’est pourquoi le rendez-vous a été mis ce jour-là afin de mieux communiquer sur ce cancer de la prostate.

Alors, que vous soyez passionné de vélo, interpelé par ce message, impliqué dans ce cancer ou simplement intéressé par cet événement, inscrivez-vous (www.urofrance.org) et rejoignez-nous à 9 h 30 à Bédouin au pied du Mont Ventoux le samedi 3 juin 2023 !

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