Cette étude a été menée dans le canton de Genève, à partir d’une  proportion des sujets déjà inclus dans une cohorte (Bus-santé) initiée  pour d’autres travaux de recherches, ainsi que les sujets vivant  dans leurs foyers. L’échantillon de 2 766 sujets ainsi constitué était  représentatif de la population du canton en termes de sexe et d’âge. 
L’objectif était d’évaluer sur cinq semaines (du 6 avril au 9 mai 2020)  la séroprévalence du Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus  2 (SARS-CoV-2) dans cette population. Les sujets bénéficiaient d’une  sérologie recherchant des immunoglobulines de type G (IgG) anti-  SARS-CoV-2. À partir des résultats obtenus sur l’échantillon, il a été  évalué que la présence d’IgG était retrouvée chez 4,8 % de la population  de Genève à la semaine 1, et 10,8 % à la semaine 5. Bien que l’épidémie  ait été importante à cette période, avec un nombre de cas jugé important,  ces résultats suggèrent qu’une faible proportion de la population  genevoise a été infectée pendant cette période, très en deçà des valeurs  pouvant aboutir à une immunité de groupe. Il est notable que les sujets de moins de 5 ans ou de plus de 65 ans avaient une plus faible séroprévalence  que les sujets entre 10 et 64 ans, sans que cette étude puisse  en déterminer les raisons, les hypothèses évoquées étant l’efficacité  des mesures de confinement, la moindre capacité à produire les IgG  anti-SARS-CoV-2 (pour la population âgée) ou le moindre risque de  contracter le virus (pour les moins de 5 ans).

LANCET 2020;396:313-9. Stringhini S, Wisniak A, Piumatti G, et al. Seroprevalence of anti- SARS-CoV-2 IgG antibodies in Geneva, Switzerland (SEROCoV-POP): a population-based study. PMID : 32534626.