Ce travail collaboratif, effectué sur des cohortes de patients aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni, avait pour objectif d’étudier l’association entre un travail stimulant sur le plan cognitif et le risque ultérieur de démence. Trois associations ont été investiguées. La première portait sur la stimulation cognitive et le risque de démence chez 107 900 sujets inclus dans 7 cohortes prospectives, avec un suivi de 13 à 31 ans, selon les cohortes, au cours duquel 1 143 démences ont été diagnostiquées. Les sujets exerçant un travail cognitivement stimulant avaient un risque de démence plus faible : taux d’incidence de 4,8 pour 10 000 personnes-années contre 7,3 dans le groupe exerçant une profession peu stimulante. Cette association persistait après ajustement statistique selon les facteurs de risque de démence ; elle ne différait ni entre les hommes et les femmes ni entre les personnes de moins et de plus de 60 ans.Les deux autres analyses concernaient des protéines inhibant l’axonogenèse et la synaptogenèse, dosées dans le plasma. Les taux plasmatiques de ces protéines étaient plus bas chez les sujets ayant une profession intellectuellement stimulante et leur augmentation était associée à une augmentation du risque de démence.

Sébastien Rivière, hôpital Saint-Antoine, AP-HP, Paris.

S. Rivière déclare n'avoir aucun lien d'intérêts.

BMJ. 2021 AUG 18;374:N1804. Kivimäki M, Walker KA, Pentti J, Nyberg ST, Mars N, Vahtera J, et al. Cognitive stimulation in the workplace, plasma proteins, and risk of dementia: three analyses of population cohort studies. PMID : 34407988