Le traitement en urgence du choc anaphylactique (critères cliniques ci-dessous) repose sur l’injection intramusculaire d’adrénaline dans la face externe de la cuisse, même à travers un vêtement en maintenant le dispositif en place pendant 10 secondes. Chaque dispositif possède son mode d’utilisation qu’il faut bien savoir maîtriser. L’appel du SAMU se fait par une personne de l’entourage, si possible en même temps ou après l’injection. Les effets secondaires de l’adrénaline seront toujours moins graves que la perte d’une vie faute d’injection rapide. Il faut ensuite une hospitalisation durant au moins 7 heures pour surveillance, le choc pouvant récidiver.
Quel système choisir ?
Le système auto-injecteur à prescrire doit être choisi en fonction de sa facilité d’utilisation pour le patient mais aussi de la corpulence de celui-ci et donc de la longueur de l’aiguille. L’EAACI (European Academy of Allergy and Clinical Immunology) recommande d’utiliser l’adrénaline intramusculaire pour l’enfant pesant de 7,5 à 25 kilos à la posologie de 150 µg (0,15 mg/0,30mL) puis 300 µg (0,30 mg/0,30 mL) au-delà de 25 kilos.
La longueur des aiguilles varie selon les dispositifs :
• Anapen 150 µg et Anapen 300 µg : 7,5 mm.
• Emerade 150 µg : 16 mm ; Emerade 300 µg : 23 mm (c’est donc le dispositif qui a l’aiguille la plus longue).
• Epipen 150 µg : 12,5 mm ; Epipen 300 µg : 15,5 mm.
• Jext 150 µg : 15 mm ; Jext 300 µg : 15,4 mm.
Quelle place pour les corticoïdes ?
Il est important de rappeler que les corticoïdes oraux ou injectables n’ont pas de place dans le traitement du choc anaphylactique. Par ailleurs, une crise d’asthme déclenchée lors d’une allergie alimentaire signe un stade sévère de choc anaphylactique et doit être traitée dans un premier temps par l’adrénaline et non par un ß2 mimétique ou une association corticoïdes inhalés – ß mimétique longue durée d’action comme dans une crise d’asthme classique.
Critères cliniques de l’anaphylaxie
L’anaphylaxie est très probable si 1 des 2 critères suivants est retenu :
1. Survenue rapide (quelques minutes à quelques heures) d’une réaction associant atteinte de la peau et/ou des muqueuses (par exemple, urticaire, démangeaisons, éruption, œdème des lèvres, de langue ou de la luette) et au moins un des signes parmi les suivants :
- Atteinte respiratoire (par exemple : dyspnée, sifflements, bronchospasme, stridor, réduction du débit expiratoire de pointe, hypoxémie).
- Chute de la PA ou symptômes de dysfonction d’organe (par exemple, hypotonie, syncope, incontinence).
- Atteinte digestive sévère (par exemple, crampes abdominales intenses, vomissements répétés), notamment après l’exposition à un allergène non alimentaire.
2. Survenue rapide (quelques minutes à quelques heures) d’une hypotension artérielle* ou d’une atteinte laryngée** après exposition à un allergène connu ou à un allergène très probable pour le patient même en l’absence d’atteinte cutanée ou muqueuse typique.
* L'hypotension est définie comme la chute de la pression artérielle (PA) > 30 % de la PA de base pour un patient ou chez l’enfant < 10 ans, PA systolique < 70 mmHg + 2 x âge (années), ou chez l’enfant > 10 ans et l’adulte, PA systolique < 90 mmHg.
** L'atteinte laryngée est définie comme stridor, modifications de la voix ou odynophagie (douleur à la déglutition).
Pouessel G, Thanno LK, Beaudouin E. Anaphylaxie de l’enfant. Rev Fr Allergol 31 décembre 2021.
Allergies Zoom. Les quatre stylos auto-injectables d’ adrénaline, mode d'emploi.Youtube 18 octobre 2017.