Ce syndrome, qui atteint surtout le nourrisson âgé de moins de 8 mois, est la principale cause de mortalité et de morbidité en cas de maltraitance du jeune enfant. Le mécanisme causal est un secouement violent, souvent répété dans le temps. Les tableaux cliniques sont variés, aigus ou froids. Le diagnostic repose sur des arguments anamnestiques (histoire fluctuante ou incohérente), cliniques, ophtalmologiques et radiologiques. La recherche exhaustive d’autres lésions traumatiques, concomitantes ou antérieures (ecchymoses, lésions endobuccales, fractures…), est systématique. Le secouement entraîne des ruptures des veines ponts, responsables d’un hématome sous-dural caractéristique, multifocal, diffus et prédominant au vertex. La tomodensitométrie (TDM) cérébrale en urgence permet le diagnostic de syndrome du bébé secoué. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est utile pour l’analyse fine du parenchyme cérébral et des veines ponts rompues. Le principal diagnostic différentiel, dès lors que des ruptures de veines ponts sont présentes, est le traumatisme accidentel à haute énergie cinétique. La datation des lésions relève de l’expertise médicolégale. La simple évocation du diagnostic de maltraitance doit conduire à l’hospitalisation immédiate de l’enfant dans un but de protection et pour la réalisation du bilan complet en imagerie : TDM cérébrale et si possible IRM, radiographies de haute définition de l’ensemble du squelette, échographie abdominale recommandée en France. Tous les enfants de moins de 2 ans et ayant le même mode de garde que le cas index doivent être explorés de la même façon. Pour les enfants de plus de 2 ans il n’y a pas de recommandations mais, en pratique, le bilan complet est souvent effectué.Catherine Adamsbaum, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre7 mai 2019