Au printemps 2020, alors que les premières formes graves de Covid-19 apparaissaient en France, beaucoup craignaient que « l’orage cyto–kinique » lié à l’infection par le SARS-CoV-2 ne génère, à long terme, des séquelles pulmonaires considérables chez les survivants. Ces séquelles ne sont pas survenues. Même chez les patients ayant passé des semaines sous ventilation artificielle pour un syndrome de détresse respiratoire aiguë, la fibrose pulmonaire est rare et peu étendue.1 En revanche, il est vite apparu que les patients présentaient très fréquemment une cohorte de symptômes, polymorphes, souvent fonctionnels, persistant des semaines voire des mois après l’infection aiguë.
Ce « syndrome post-Covid-19 », « état post-Covid » ou « Covid-19 long » est aujourd’hui bien connu. Une des premières descriptions systématiques vient de l’étude de cohorte COMEBAC (Consultation multi-expertise de Bicêtre après Covid-19), dans laquelle nous avons revu, pour un bilan exhaustif, tous les patients ayant été hospitalisés à l’hôpital de Bicêtre (AP-HP) lors de la première vague de l’épidémie et qui avaient survécu.1 Quatre mois après l’infection initiale, 51 % d’entre eux présentaient encore au moins un symptôme. De nombreuses études ultérieures ont confirmé que, quatre à six mois après l’infection aiguë, 30 à 50 % des patients rapportent au moins un symptôme post-Covid-19, parmi lesquels la fatigue, les symptômes anxieux et dépressifs, les troubles cognitifs, la toux et la dyspnée sont les plus fréquents.2
Même si la physiopathologie de ces symptômes est mal comprise, ils ne sont pas très spécifiques du SARS-CoV-2. Des séquelles psychiques et cognitives sont ainsi rapportées dans les suites d’autres infections virales comme la mononucléose infectieuse. Les séquelles pulmonaires des formes graves ne semblent pas plus fréquentes que pour d’autres causes de syndrome de détresse respiratoire aiguë. Quant aux patients qui ont été hospitalisés dans les services de soins critiques, leurs séquelles post-Covid-19 s’apparentent au syndrome post-réanimation qui touche beaucoup de patients y ayant séjourné pour d’autres causes. En revanche, ce qui fait la spécificité du syndrome post-Covid-19, c’est bien sûr le nombre de patients touchés ; en cela, il peut représenter un défi pour le système de santé. Pourtant, il ne faut pas être alarmiste. D’abord, la plupart des symptômes post-Covid-19 s’atténuent avec le temps. Ensuite, même s’ils sont gênants, ils sont le plus souvent peu graves. Enfin, leur incidence est plus élevée chez les patients qui ont été hospitalisés. D’ailleurs, toutes les études concordent pour montrer que la vaccination, parce qu’elle diminue l’incidence des formes aiguës graves, réduit et l’incidence et la sévérité du syndrome post-Covid-19.
Il existe pourtant des formes complexes, à l’origine d’une errance diagnostique pouvant conduire à des soins et des examens non pertinents. Dès février 2021, la Haute Autorité de santé a structuré, sur l’ensemble du territoire, un réseau de « cellules d’appui Covid » dans les départements, auxquelles peuvent être adressés les cas les plus complexes.3 Un cas particulier est peut-être celui des symptômes psychiques, qui doivent être recherchés systématiquement et qui persisteront s’ils ne sont pas pris en charge ; les patients ne les associent pas spontanément à l’infection qui les a touchés quelques semaines auparavant.
Les médecins généralistes connaissent tous ces symptômes. Ils sont à même de les diag–nostiquer et d’organiser leur prise en charge, souvent symptomatique. Ce sont d’abord ces collègues de première ligne qui relèvent le défi représenté par ces conséquences de l’épidémie, qu’on ne soupçonnait pas il y a trois ans.
Ce « syndrome post-Covid-19 », « état post-Covid » ou « Covid-19 long » est aujourd’hui bien connu. Une des premières descriptions systématiques vient de l’étude de cohorte COMEBAC (Consultation multi-expertise de Bicêtre après Covid-19), dans laquelle nous avons revu, pour un bilan exhaustif, tous les patients ayant été hospitalisés à l’hôpital de Bicêtre (AP-HP) lors de la première vague de l’épidémie et qui avaient survécu.1 Quatre mois après l’infection initiale, 51 % d’entre eux présentaient encore au moins un symptôme. De nombreuses études ultérieures ont confirmé que, quatre à six mois après l’infection aiguë, 30 à 50 % des patients rapportent au moins un symptôme post-Covid-19, parmi lesquels la fatigue, les symptômes anxieux et dépressifs, les troubles cognitifs, la toux et la dyspnée sont les plus fréquents.2
Même si la physiopathologie de ces symptômes est mal comprise, ils ne sont pas très spécifiques du SARS-CoV-2. Des séquelles psychiques et cognitives sont ainsi rapportées dans les suites d’autres infections virales comme la mononucléose infectieuse. Les séquelles pulmonaires des formes graves ne semblent pas plus fréquentes que pour d’autres causes de syndrome de détresse respiratoire aiguë. Quant aux patients qui ont été hospitalisés dans les services de soins critiques, leurs séquelles post-Covid-19 s’apparentent au syndrome post-réanimation qui touche beaucoup de patients y ayant séjourné pour d’autres causes. En revanche, ce qui fait la spécificité du syndrome post-Covid-19, c’est bien sûr le nombre de patients touchés ; en cela, il peut représenter un défi pour le système de santé. Pourtant, il ne faut pas être alarmiste. D’abord, la plupart des symptômes post-Covid-19 s’atténuent avec le temps. Ensuite, même s’ils sont gênants, ils sont le plus souvent peu graves. Enfin, leur incidence est plus élevée chez les patients qui ont été hospitalisés. D’ailleurs, toutes les études concordent pour montrer que la vaccination, parce qu’elle diminue l’incidence des formes aiguës graves, réduit et l’incidence et la sévérité du syndrome post-Covid-19.
Il existe pourtant des formes complexes, à l’origine d’une errance diagnostique pouvant conduire à des soins et des examens non pertinents. Dès février 2021, la Haute Autorité de santé a structuré, sur l’ensemble du territoire, un réseau de « cellules d’appui Covid » dans les départements, auxquelles peuvent être adressés les cas les plus complexes.3 Un cas particulier est peut-être celui des symptômes psychiques, qui doivent être recherchés systématiquement et qui persisteront s’ils ne sont pas pris en charge ; les patients ne les associent pas spontanément à l’infection qui les a touchés quelques semaines auparavant.
Les médecins généralistes connaissent tous ces symptômes. Ils sont à même de les diag–nostiquer et d’organiser leur prise en charge, souvent symptomatique. Ce sont d’abord ces collègues de première ligne qui relèvent le défi représenté par ces conséquences de l’épidémie, qu’on ne soupçonnait pas il y a trois ans.
Références
1. Writing Committee for the CSG, Morin L, Savale L, Pham T, Colle R, Figueiredo S, et al. Four-month clinical status of a cohort of patients after hospitalization for COVID-19. JAMA 2021;325:1525-34.
2. Montani D, Savale L, Noel N, Meyrignac O, Colle R, Gasnier M, et al. Post-acute COVID 19 syndrome. European Respiratory Review 2021;31.
3. Haute Autorité de santé. Symptômes prolongés suite à une Covid-19 de l’adulte - Diagnostic et prise en charge. https://vu.fr/iRen
2. Montani D, Savale L, Noel N, Meyrignac O, Colle R, Gasnier M, et al. Post-acute COVID 19 syndrome. European Respiratory Review 2021;31.
3. Haute Autorité de santé. Symptômes prolongés suite à une Covid-19 de l’adulte - Diagnostic et prise en charge. https://vu.fr/iRen