Le réseau des Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP) a été créé en 1990 à la suite de la promulgation de la convention des Nations unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes en 1988.
Ces centres sont organisés en réseau sur l’ensemble du territoire (13 centres principaux et 7 centres correspondants). La notion d’addictovigilance – surveillance des cas d’abus et de dépendance liés à la prise de toute substance ayant un effet psychoactif, qu’elle soit médicamenteuse ou non, à l’exclusion de l’alcool éthylique et du tabac – a été introduite en 2017 dans leur dénomination. On parle donc désormais de CEIP-Addictovigilance.
Ces centres sont organisés en réseau sur l’ensemble du territoire (13 centres principaux et 7 centres correspondants). La notion d’addictovigilance – surveillance des cas d’abus et de dépendance liés à la prise de toute substance ayant un effet psychoactif, qu’elle soit médicamenteuse ou non, à l’exclusion de l’alcool éthylique et du tabac – a été introduite en 2017 dans leur dénomination. On parle donc désormais de CEIP-Addictovigilance.
Mot d’ordre : réactivité
Collecte, évaluation et surveillance des troubles liés à l’usage des substances psychoactives (SPA)* au niveau local, régional et national sont leurs principales missions et imposent une grande adaptabilité. À partir des données cliniques notifiées et/ou de l’analyse de la littérature scientifique, ils dépistent les signaux d’abus, repèrent les risques sanitaires et réalisent les analyses toxicologiques permettant aux autorités de santé de prendre toute mesure adaptée pour préserver la santé publique.
C’est ce qui a permis, par exemple, d’appréhender la problématique de l’usage de SPA par les mineurs. Dès 2010, les premières déclarations ont concerné le détournement des antitussifs à base de dextrométhorphane, puis des médicaments à base de codéine. Le clonazépam, la prégabaline et le protoxyde d’azote sont désormais la grande préoccupation car largement utilisés, notamment en Île-de-France. Ce dernier fait l’objet d’un nombre croissant d’abus entraînant des atteintes neurologiques, en particulier dans la région des Hauts-de-France. Des arrêtés municipaux dans certaines villes ont interdit la vente et la cession de cartouches de protoxyde d’azote alimentaire à des mineurs mais ils ont également proscrit à ces derniers l’utilisation du produit dans l’espace public.
En outre, les travaux du réseau ont permis à l’ANSM de prendre des mesures de prévention et d’information, notamment en évaluant le rapport bénéfice/risque de certains médicaments (Epidiolex), en encadrant ou rappelant les conditions de prescription et de délivrance des psychoactifs (clonazépam, dextrométhorphane, méthylphénidate), en rendant obligatoire la prescription (liste 1) des médicaments codéinés en 2017, en classant au tableau des stupéfiants des substances non médicamenteuses de diverses classes pharmacologiques (phénéthylamines, cathinones, cannabinoïdes de synthèse, ayahuasca et ses alcaloïdes...).
Le réseau est placé sous la tutelle de l’ANSM, qui le coordonne et l’anime. Elle collabore au niveau international avec l’OMS, l’Agence européenne du médicament (EMA) et, pour sa mission d’évaluation des drogues de synthèse, avec l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT).
En région, les CEIP-A participent depuis 2013 aux activités de veille et de sécurité sanitaire pilotée par les agences régionales de santé. Par ailleurs, ils conseillent et accompagnent les professionnels dans la prise en charge des patients en situation de sevrage, de substitution ou de victimes de soumission ou de vulnérabilité chimiques. Ils contribuent également à la formation des professionnels de santé et des étudiants (médecine, pharmacie, master). Des ateliers sont animés tous les deux ans à Biarritz.
C’est ce qui a permis, par exemple, d’appréhender la problématique de l’usage de SPA par les mineurs. Dès 2010, les premières déclarations ont concerné le détournement des antitussifs à base de dextrométhorphane, puis des médicaments à base de codéine. Le clonazépam, la prégabaline et le protoxyde d’azote sont désormais la grande préoccupation car largement utilisés, notamment en Île-de-France. Ce dernier fait l’objet d’un nombre croissant d’abus entraînant des atteintes neurologiques, en particulier dans la région des Hauts-de-France. Des arrêtés municipaux dans certaines villes ont interdit la vente et la cession de cartouches de protoxyde d’azote alimentaire à des mineurs mais ils ont également proscrit à ces derniers l’utilisation du produit dans l’espace public.
En outre, les travaux du réseau ont permis à l’ANSM de prendre des mesures de prévention et d’information, notamment en évaluant le rapport bénéfice/risque de certains médicaments (Epidiolex), en encadrant ou rappelant les conditions de prescription et de délivrance des psychoactifs (clonazépam, dextrométhorphane, méthylphénidate), en rendant obligatoire la prescription (liste 1) des médicaments codéinés en 2017, en classant au tableau des stupéfiants des substances non médicamenteuses de diverses classes pharmacologiques (phénéthylamines, cathinones, cannabinoïdes de synthèse, ayahuasca et ses alcaloïdes...).
Le réseau est placé sous la tutelle de l’ANSM, qui le coordonne et l’anime. Elle collabore au niveau international avec l’OMS, l’Agence européenne du médicament (EMA) et, pour sa mission d’évaluation des drogues de synthèse, avec l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT).
En région, les CEIP-A participent depuis 2013 aux activités de veille et de sécurité sanitaire pilotée par les agences régionales de santé. Par ailleurs, ils conseillent et accompagnent les professionnels dans la prise en charge des patients en situation de sevrage, de substitution ou de victimes de soumission ou de vulnérabilité chimiques. Ils contribuent également à la formation des professionnels de santé et des étudiants (médecine, pharmacie, master). Des ateliers sont animés tous les deux ans à Biarritz.
Notifications spontanées
La déclaration des observations cliniques est la base préliminaire à l’action du réseau. En addictovigilance, elle fait l’objet d’une analyse rigoureuse pour déterminer un éventuel trouble de l’usage de substance ou des événements indésirables graves liés aux soins. Depuis 1999, elle est obligatoire pour les cas graves
Cette notification spontanée nécessite une description des faits et des produits détournés (nom, posologie, voie d’administration, durée de consommation, modes d’obtention), tout comme les motivations ou les effets recherchés par l’usager. Elle peut se faire directement via un site internet dédié : signalement-sante.gouv.fr
En outre, des surveillances et expertises spécifiques sont attribuées à chaque centre. Certaines molécules sont ainsi évaluées régulièrement depuis de nombreuses années. C’est le cas notamment des substances opioïdes (chlorhydrate de morphine, tramadol, codéine, buprénorphine haut dosage…) dont la surveillance étroite, associée à l’interdiction de la publicité en France sur les médicaments, a permis d’éviter la crise des opioïdes comme celle qui sévit aux États-Unis. Par exemple, celui de Paris conduit l’enquête nationale sur le méthylphénidate depuis sa mise sur le marché en France, qui a motivé la mise en place d’une enquête nationale sur les usages de SPA et le dopage intellectuel chez les étudiants.
Les bases de données sont des outils précieux. Elles sont regroupées en catégories distinctes et coordonnées sous la responsabilité d’un centre, bien que le recueil est assuré par tous. Elles offrent une source de données exploitables pour des études épidémiologiques, véritables outils de surveillance, et construites en partenariat avec les médecins des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et des Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogues (CAARUD), des légistes, des pharmaciens d’officine et des analystes toxicologues (tableau ).
Cette notification spontanée nécessite une description des faits et des produits détournés (nom, posologie, voie d’administration, durée de consommation, modes d’obtention), tout comme les motivations ou les effets recherchés par l’usager. Elle peut se faire directement via un site internet dédié : signalement-sante.gouv.fr
En outre, des surveillances et expertises spécifiques sont attribuées à chaque centre. Certaines molécules sont ainsi évaluées régulièrement depuis de nombreuses années. C’est le cas notamment des substances opioïdes (chlorhydrate de morphine, tramadol, codéine, buprénorphine haut dosage…) dont la surveillance étroite, associée à l’interdiction de la publicité en France sur les médicaments, a permis d’éviter la crise des opioïdes comme celle qui sévit aux États-Unis. Par exemple, celui de Paris conduit l’enquête nationale sur le méthylphénidate depuis sa mise sur le marché en France, qui a motivé la mise en place d’une enquête nationale sur les usages de SPA et le dopage intellectuel chez les étudiants.
Les bases de données sont des outils précieux. Elles sont regroupées en catégories distinctes et coordonnées sous la responsabilité d’un centre, bien que le recueil est assuré par tous. Elles offrent une source de données exploitables pour des études épidémiologiques, véritables outils de surveillance, et construites en partenariat avec les médecins des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et des Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogues (CAARUD), des légistes, des pharmaciens d’officine et des analystes toxicologues (
* Ce qui était appelé auparavant « abus et dépendance » est remplacé par « troubles liés à l’usage de substances » dans le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders).
Encadre
Soumission et vulnérabilité chimique
La première est définie comme l’administration à des fins criminelles (viol, actes de pédophilie) ou délictuelles (violences volontaires, vol) de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace.
La vulnérabilité chimique, au contraire, se distingue par la prise volontaire de SPA par la victime (prise d’alcool éthylique dans un cadre festif par exemple) qui, de ce fait, se retrouve en situation de fragilité.1
1. Djezzar S, Richard N, Deveaux M. Epidemiology of drugfacilitated crimes and drug-facilitated sexual assaults. In: Kintz P, editor. Toxicological aspects of drug facilitated crimes. Elsevier. Inc.; 2014. p. 11-46.
Pour en savoir plus
https://signalement.social-sante.gouv.fr/psig_ihm_utilisateurs/index.html#/accueil
Djezzar S, Richard N, Deveaux M. Epidemiology of drugfacilitated crimes and drug-facilitated sexual assaults. In: Kintz P, editor. Toxicological aspects of drug facilitated crimes. Elsevier. Inc.; 2014. p. 11-46.
Anne Batisse, Celine Eiden, Helene Peyriere, Samira Djezzar, French Addictovigilance Network. Use of new psychoactive substances to mimic prescription drugs: The trend in France. Neurotoxicology. 2020 Jul;79:20-4.
Djezzar S, Batisse A. Clinical complications of new synthetic drugs]. Rev Prat. 2018 Jan;68(1):79-83.
Les coordonnées des CEIP-Addictovigilance sont disponibles sur le site de l’ANSM :
https://www.ansm.sante.fr/Declarer-un-effet-indesirable/Pharmacodependance-Addictovigilance/Adresses-des-CEIP/(offset)/3#sp
Djezzar S, Richard N, Deveaux M. Epidemiology of drugfacilitated crimes and drug-facilitated sexual assaults. In: Kintz P, editor. Toxicological aspects of drug facilitated crimes. Elsevier. Inc.; 2014. p. 11-46.
Anne Batisse, Celine Eiden, Helene Peyriere, Samira Djezzar, French Addictovigilance Network. Use of new psychoactive substances to mimic prescription drugs: The trend in France. Neurotoxicology. 2020 Jul;79:20-4.
Djezzar S, Batisse A. Clinical complications of new synthetic drugs]. Rev Prat. 2018 Jan;68(1):79-83.
Les coordonnées des CEIP-Addictovigilance sont disponibles sur le site de l’ANSM :
https://www.ansm.sante.fr/Declarer-un-effet-indesirable/Pharmacodependance-Addictovigilance/Adresses-des-CEIP/(offset)/3#sp