Chaleur et humidité riment avec mycoses cutanées ! Focus sur le pityriasis versicolor, dû à Malassezia furfur, une levure commensale de la peau dont la prolifération est favorisée par l’application d’huiles solaires.

 

Le pityriasis versicolor est une mycose très fréquente et cosmopolite due à un champignon lipophile, Malassezia furfur. La prolifération de cette levure commensale de la peau est favorisée par l’application de produits huileux sur le corps, en particulier ceux contre les coups de soleil.

Très facile à reconnaître, elle se manifeste par des taches blanches sur la peau brune ou des taches brunes sur la peau blanche. Indolores et parfois un peu prurigineuses, ces dernières sont localisées sur le tronc (surtout dans les zones riches en glandes sébacées) et peuvent s’étendre sur le cou, les bras et l’abdomen. Les patients consultent en raison du caractère inesthétique des lésions, car le bronzage ne marque pas les zones parasitées par le champignon.

Le diagnostic est évoqué devant cet aspect clinique et le signe du copeau (un simple grattage avec une curette recueille quelques squames). Il est confirmé par le scotch-test cutané : un morceau de scotch transparent est collé sur la bordure d’une lésion, puis sur une lame et est apporté au laboratoire : les spores de champignon sont bien visibles, agglutinées en « grappe de raisin ». Si on en possède une, la lampe de Wood met en évidence le champignon sous forme de plaques fluorescentes de couleur jaune-verte.

Le traitement consiste à appliquer un shampoing antimycosique (type kétoconazole) au moins deux fois par semaine pendant un mois. Pour éviter les récidives, il est prudent de refaire un shampoing en fin d’été et au début de l’été suivant.

Patrice Bourée, professeur au Collège de médecine, institut Alfred-Fournier, 75014 Paris.