La sarcoïdose sur tatouage, dont le délai d’apparition est imprévisible, peut être déclenchée par des médicaments, en particulier l’interféron alpha. Des réactions sarcoïdosiques ont également été décrites avec le sirolimus, l’entécavir, la carbamazépine, l’amoxicilline. La sarcoïdose peut aussi atteindre d’autres viscères, comme la sarcoïdose classique : poumon, oeil ; une localisation particulière spécifique au tatouage, l’uvée, doit être systématiquement recherchée. La biopsie cutanée confirme le diagnostic et recherche un potentiel agent infectieux, notamment des bactéries commensales (Cutibacterium acnes) et des mycobactéries. Le traitement est le même que celui de la sarcoïdose classique.
Quelques conseils pratiques préventifs doivent être donnés aux patients :
– choisir soigneusement le studio de tatouage ;
– vérifier avec son médecin que les médicaments pris quotidiennement au moment du tatouage ne peuvent pas induire une sarcoïdose ;
– savoir qu’un antécédent de sarcoïdose est une contre-indication au tatouage ;
– éviter de se faire tatouer sur une peau lésée ;
– proscrire les tatouages avec une teinture foncée, principalement noire ;
– savoir que le tatouage « body art » augmente les risques de complications en raison de la surface tatouée, du nombre de pigments utilisés, d’aquarelles nécessitant de l’eau ;
– biopsier toute lésion papulo-nodulaire apparaissant sur un tatouage.
Brigitte Dréno, CHU de Nantes, membre correspondant de l’Académie nationale de médecine
16 mars 2021