L’obésité, définie par un IMC > 30, touchait en 2020 17 % des Français, contre 15 % huit ans plus tôt. En tout, près de la moitié de la population est en surpoids – IMC compris entre 25 et 30 – ou obèse. Hormis la chirurgie bariatrique, les traitements indiqués pour perdre du poids sont peu nombreux et d’efficacité modeste.
Dans une publication parue début juin dans le NEJM, un nouvel antidiabétique, le tirzépatide, fait ses preuves contre l’obésité. Il s’agit d’un agoniste des récepteurs de GLP-1 (glucagon-like peptide-1) et de GIP (glucose-dependent insulinotropic polypeptide), deux hormones intestinales qui augmentent la sensation de satiété.
Dans cette étude, une équipe internationale de chercheurs a mené un essai randomisé de phase III en double aveugle multicentrique comprenant 2 539 patients. Les sujets sélectionnés étaient pour 94,5 % des personnes obèses, et pour 5,5 % en surpoids. Tous étaient exempts de diabète à l’inclusion et avaient déjà essayé sans succès un régime. Le traitement consistait en une injection hebdomadaire de placebo ou de tirzépatide (5, 10 ou 15 mg) pendant 72 semaines. Le traitement était associé à des mesures hygiénodiététiques : alimentation équilibrée et 150 minutes d’activité physique par semaine.
À l’issue des 72 semaines, les patients traités avaient une diminution moyenne du poids de 15 % avec 5 mg de tirzépatide, de 19,5 % avec 10 mg et de 20,9 % avec 15 mg, une amélioration significative par rapport au placebo (diminution de 3,1 %). Mieux : près du tiers des participants ayant pris 10 ou 15 mg de tirzépatide ont perdu plus de 25 % de leur poids (1,5 % dans le groupe placebo), une performance comparable seulement à celle obtenue avec la chirurgie bariatrique. Malgré l’absence de comparaison directe, l’efficacité serait bien meilleure que celle observée avec les autres antidiabétiques, en particulier le sémaglutide.
Cette efficacité record serait due au rôle de « double agoniste » du tirzépatide, capable d’inhiber les deux incrétines prédominantes dans l’intestin humain.
Enfin, les effets secondaires indésirables graves (rares) se retrouvent en même proportion dans les groupes traités et le groupe placebo, bien que les effets secondaires gastrointestinaux (nausées, diarrhée) soient plus fréquents dans les groupes traités.
Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’efficacité et la sécurité de cette molécule sur le long terme.