Loin des cours théoriques ou des stages réalisés durant nos études, l’exercice de la médecine générale, quel qu’en soit le mode, nous en apprend et nous surprend chaque jour !
Car, sorti de l’internat, il faut bien se jeter à l’eau ! Et si les stages ambulatoires permettent d’appréhender de quoi sera fait notre exercice, il n’en reste pas moins encore beaucoup à acquérir du terrain, multitude de nouvelles notions. Ces petits enseignements qui font que la médecine reste un art et non une science exacte ; ces petits enseignements qui l’inscrivent dans ce fameux « colloque singulier », relation de confiance entre deux êtres humains.
On ne parle pas ici de démarche diagnostique étiologique ni d’algorithme décisionnel, mais de rapports humains, de petits gestes de soins, de phrases non dites ou qu’il aurait mieux valu taire, de maux d’allure bénigne (mais seulement d’allure), aussi…
Je me suis ainsi souvent entendue déclamer d’inopportunes sentences d’apparence anodine. À l’occasion d’une consultation pour le suivi de son nourrisson, par exemple, j’avais dit à un père que son enfant lui ressemblait beaucoup. Je ne les connaissais ni l’un ni l’autre. C’était un premier rendez-vous. Comment pouvais-je alors savoir si ce père était biologiquement le père ? Et quand bien même, de quel extraordinaire pressentiment pouvais-je déduire qu’il avait envie qu’on lui dise que son enfant lui ressemblait ? Effectivement, il était né d’un autre géniteur. Les arguments de l’acquis et de l’épigénétique m’ont sauvée ce jour-là, mais l’expérience me fait désormais peser les mots avant de les poser…
Et que dire de ces gestes dont je n’avais jamais même envisagé l’existence et dont de bienveillantes connaissances m’ont patiemment transmis les techniques de réalisation « sur le tard » ? Jouer du bâton de nitrate d’argent sur un bourgeon ombilical récalcitrant, libérer un patient de son bouchon de cérumen à l’aide d’une poire et d’un peu d’eau tiède, distraire un enfant pour pouvoir le vacciner sans douleur…
Et je ne devine sûrement pas l’ampleur de tout ce qu’il me reste à acquérir…
Vous l’aurez compris, nous avons souhaité, avec la rédaction de La Revue du Praticien-Médecine générale, consacrer une nouvelle rubrique à tout ce que l’expérience nous a appris, à l’encontre ou en complément de ce que nous avions lu ou compris lors de nos études… aborder toutes ces questions jamais posées à nos enseignants de la faculté parce que nous n’en ressentions même pas le besoin. La vraie vie de médecin de terrain, en somme !
Hélène André, médecin généraliste à Issy-les-Moulineaux (92), a accepté de jouer ce petit jeu éditorial mensuel. L’ambition reste bien de se former mais, ici, par le partage d’expériences et de façon peut-être un peu plus légère qu’habituellement ! Et, au-delà des connaissances, l’idée est de retrouver dans cette nouvelle rubrique la dimension humaine de ce formidable métier, impossible à faire figurer dans un tableau Excel… La série est inaugurée par « les pschitts pour le nez » et autres traitements d’appoint des « rhumes qui risquent de tomber sur les bronches » pour lesquels les fouilles archéologiques dans l’armoire à pharmacie familiale ont été notre meilleur enseignement.
N’hésitez pas à réagir et à nous transmettre vos propres petits apprentissages du quotidien !
Car, sorti de l’internat, il faut bien se jeter à l’eau ! Et si les stages ambulatoires permettent d’appréhender de quoi sera fait notre exercice, il n’en reste pas moins encore beaucoup à acquérir du terrain, multitude de nouvelles notions. Ces petits enseignements qui font que la médecine reste un art et non une science exacte ; ces petits enseignements qui l’inscrivent dans ce fameux « colloque singulier », relation de confiance entre deux êtres humains.
On ne parle pas ici de démarche diagnostique étiologique ni d’algorithme décisionnel, mais de rapports humains, de petits gestes de soins, de phrases non dites ou qu’il aurait mieux valu taire, de maux d’allure bénigne (mais seulement d’allure), aussi…
Je me suis ainsi souvent entendue déclamer d’inopportunes sentences d’apparence anodine. À l’occasion d’une consultation pour le suivi de son nourrisson, par exemple, j’avais dit à un père que son enfant lui ressemblait beaucoup. Je ne les connaissais ni l’un ni l’autre. C’était un premier rendez-vous. Comment pouvais-je alors savoir si ce père était biologiquement le père ? Et quand bien même, de quel extraordinaire pressentiment pouvais-je déduire qu’il avait envie qu’on lui dise que son enfant lui ressemblait ? Effectivement, il était né d’un autre géniteur. Les arguments de l’acquis et de l’épigénétique m’ont sauvée ce jour-là, mais l’expérience me fait désormais peser les mots avant de les poser…
Et que dire de ces gestes dont je n’avais jamais même envisagé l’existence et dont de bienveillantes connaissances m’ont patiemment transmis les techniques de réalisation « sur le tard » ? Jouer du bâton de nitrate d’argent sur un bourgeon ombilical récalcitrant, libérer un patient de son bouchon de cérumen à l’aide d’une poire et d’un peu d’eau tiède, distraire un enfant pour pouvoir le vacciner sans douleur…
Et je ne devine sûrement pas l’ampleur de tout ce qu’il me reste à acquérir…
Vous l’aurez compris, nous avons souhaité, avec la rédaction de La Revue du Praticien-Médecine générale, consacrer une nouvelle rubrique à tout ce que l’expérience nous a appris, à l’encontre ou en complément de ce que nous avions lu ou compris lors de nos études… aborder toutes ces questions jamais posées à nos enseignants de la faculté parce que nous n’en ressentions même pas le besoin. La vraie vie de médecin de terrain, en somme !
Hélène André, médecin généraliste à Issy-les-Moulineaux (92), a accepté de jouer ce petit jeu éditorial mensuel. L’ambition reste bien de se former mais, ici, par le partage d’expériences et de façon peut-être un peu plus légère qu’habituellement ! Et, au-delà des connaissances, l’idée est de retrouver dans cette nouvelle rubrique la dimension humaine de ce formidable métier, impossible à faire figurer dans un tableau Excel… La série est inaugurée par « les pschitts pour le nez » et autres traitements d’appoint des « rhumes qui risquent de tomber sur les bronches » pour lesquels les fouilles archéologiques dans l’armoire à pharmacie familiale ont été notre meilleur enseignement.
N’hésitez pas à réagir et à nous transmettre vos propres petits apprentissages du quotidien !